Nominations, transfert des dossiers, investiture… les étapes de la transition aux États-Unis

Après une campagne présidentielle agitée ponctuée par la large victoire de Donald Trump, un nouveau marathon débute aux États-Unis : la période de transition.

D’une durée de 11 semaines, ce processus crucial pour assurer la continuité du gouvernement et le bon déroulement du transfert du pouvoir aboutira le 20 janvier avec l'investiture du 47e président des États-Unis.

Emboîtant le pas à la candidate malheureuse à l’élection présidentielle, la démocrate Kamala Harris, Joe Biden a appelé le président élu pour le féliciter de sa victoire et l’inviter à la Maison Blanche. "Le président Trump attend avec impatience cette rencontre, qui aura lieu dans un avenir proche, et a beaucoup apprécié l’appel téléphonique", a déclaré l’un de ses porte-paroles, Steven Cheung. Une tradition sur laquelle le milliardaire républicain avait fait l’impasse lors de sa défaite de 2020, qu’il conteste toujours.

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Constitution d’une nouvelle équipe et transmission des dossiers

Depuis 1963, une loi fixe le cadre de la transition aux États-Unis, garantissant un financement fédéral à la nouvelle équipe ainsi que des locaux de travail et l’accès aux informations nécessaires en vue de sa prise de fonction.

L’administration sortante est tenue de faciliter l'accès aux documents de sécurité nationale, données économiques, politiques de défense et autres informations sensibles pour permettre au président élu de se préparer. Joe Biden a assuré jeudi s'engager à collaborer avec son prédécesseur et désormais successeur en vue d'une "transition pacifique et ordonnée".

De son côté, Donald Trump avait déjà annoncé mi-août la nomination de deux soutiens fidèles – et généreux donateurs – pour piloter la transition et le recrutement de sa future administration : Howard Lutnick, milliardaire et dirigeant de la banque d’investissement Cantor Fitzgerald, et Linda McMahon, vice-présidente de la fédération de catch WWE.

Jeudi, le président élu a dévoilé l’identité de celle qui occupera le prestigieux poste de cheffe de cabinet lors de sa nouvelle présidence : Susie Wiles, sa directrice de campagne, présente à ses côtés depuis 2016. Âgée de 67 ans, cette conseillère politique de premier plan, restée jusque-là très discrète, sera la première femme à occuper cette fonction cruciale de bras droit du président, en charge de l’agenda présidentiel et des équipes de la Maison Blanche.

Parmi les autres nominations attendues figurent le magnat de la tech Elon Musk, pressenti à un nouveau poste consacré à l'efficacité gouvernementale et à la réduction des coûts, ainsi que le neveu du président assassiné "JFK", Robert F. Kennedy Jr, comme potentiel superviseur des politiques de santé. Connu pour ses positions antivaccins, "RFK Jr" a déjà annoncé qu'il recommanderait le retrait de la fluorure de l'eau courante.

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17 décembre et 6 janvier : vote des grands électeurs et certification au Congrès

L'élection présidentielle se faisant au suffrage universel indirect, les Américains n’élisent pas directement le président des États-Unis mais 538 grands électeurs représentant les 50 États américains et la capitale, Washington. Après la certification par chaque État des résultats électoraux, ces grands électeurs voteront le 17 décembre pour élire officiellement le nouveau président, Donald Trump, et son vice-président, J.D. Vance.

Le résultat de ce vote sans surprise doit ensuite être envoyé avant le 25 décembre à la présidente du Sénat – actuellement Kamala Harris – et aux Archives nationales.

Enfin, le 6 janvier, les deux chambres du Congrès se réuniront en session conjointe pour procéder au décompte officiel des votes des grands électeurs. Il reviendra alors à la vice-présidente sortante d'annoncer formellement la victoire de Donald Trump.

Il y a quatre ans, la procédure de décomptage avait été interrompue lorsque des centaines de partisans du président sortant avaient pris d'assaut le Capitole pour empêcher la certification de sa défaite.

20 janvier : cérémonie d’investiture à Washington

Au terme de ce processus, le 20 janvier, Donald Trump sera intronisé sur les marches du Capitole, devenant officiellement le 47e président des États-Unis. Son nouveau mandat de quatre ans débutera officiellement à midi lorsqu'il prêtera serment en levant sa main droite et en jurant de protéger la Constitution des États-Unis.

En 2021, Donald Trump avait rompu avec la coutume en refusant d'assister à la prestation de serment de son successeur. Malgré la forte animosité entre les deux hommes, Joe Biden devrait lui être présent à la cérémonie d'investiture.

Donald Trump prononcera ensuite son discours inaugural – moment très suivi au cours duquel le président expose ses objectifs politiques, sa vision pour l'avenir du pays ainsi que les défis de sa présidence – avant la traditionnelle parade présidentielle à travers les rues de Washington jusqu’à la Maison Blanche.

En 2017, Donald Trump, qui succédait alors à Barack Obama, avait annoncé la fin du "carnage américain" lors d’un discours offensif centré sur les questions internes. Son successeur Joe Biden avait quant à lui mis l'accent sur la cohésion du pays. "Sans unité, il n'y a pas de paix, seulement de l'amertume et de la fureur", avait-il alors déclaré.

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Avec AFP