Dette publique : les investisseurs continuent de faire confiance à la France
Jeudi 4 septembre, comme chaque semaine au ministère de l’Économie et des Finances, il se passe des choses dans les salles du ‘"Trésor"’. Il ne s'agit pas de salles remplies d’or ou d’autres objets précieux. L’agence France Trésor est l’administration publique chargée d’assurer la trésorerie de l’État et d’emprunter sur les marchés financiers pour gérer la dette de la France.
Géographiquement, c’est une immense salle installée au neuvième étage du ministère à Bercy, un bunker sécurisé, rempli d’ordinateurs et d’agents affairés devant leurs écrans pour convaincre les investisseurs du monde entier (fonds de pension, assurances-vie) d’acheter nos titres de dette, des obligations de long terme, un peu comme des actions à la bourse.
Des investisseurs demandeurs
Dans cette ruche bourdonnante, en quelques heures, ce sont 11 milliards d’euros qui ont été empruntés sur des périodes de remboursement de sur 10, 15 et 30 ans. Sur l’emprunt à dix ans, nous avons levé sept milliards d’euros, mais la demande des investisseurs était de 15 milliards. La demande était supérieure à l’offre, c’est-à-dire que les investisseurs voulaient nous prêter deux fois plus d’argent que nous n’en n’avons finalement réclamé.
La France est donc toujours solvable aux yeux de ceux qui nous prêtent l’argent. Et jeudi était un test très important, car c'était la première fois que le pays sollicitait les investisseurs depuis l’annonce du Premier ministre François Bayrou de demander un vote de confiance aux députés. Ce vote aura lieu dans trois jours, lundi 8 septembre.
De l’emprunt, mais au prix fort
Malgré la crise politique en France, les investisseurs nous prêtent de l’argent, mais de plus en plus cher. C’est le revers de la médaille de ce qui s'est passé jeudi. Nous avons facilement levé de l’emprunt, mais y avons mis le prix : 3,6% d’intérêt pour les emprunts à 10 ans, 4,4% pour ceux à 30 ans, soit les taux les plus élevés depuis la grande crise financière de 2009.
Les investisseurs ne sont pas dupes. En nous prêtant, ils prennent des risques, mais ils se rémunèrent sur ces risques. C’est du donnant-donnant. La question est de savoir jusqu’à quand ce petit jeu va durer sans que la note n’explose littéralement et devienne insoutenable pour notre bien nommée agence France Trésor.