Alors que Blanche-Neige, le dernier remake en prises de vues réelles de Disney, se veut une ode à la nature, sa production s’est révélée tout sauf écologique. Selon une analyse des documents internes du studio relayée par The Guardian, le tournage du film au Royaume-Uni a généré plus d’émissions de gaz à effet de serre que le parc d’attractions Blackpool Pleasure Beach, que l’O2 Arena de Londres ou encore que le dernier Fast & Furious .
L’analyse par le Guardian de plus de 250 documents déposés par la Walt Disney Company révèle que les remakes en prises de vues réelles de Blanche-Neige et de La Petite Sirène, ont généré respectivement 3 153 tonnes et 5 127 tonnes d’équivalent dioxyde de carbone, soit un total combiné de 8 279,6 tonnes. Le quotidien britannique rapporte qu’une source proche de Disney avait déclaré l’année dernière qu’un total d’environ 2 600 tCO2e « convenait parfaitement aux émissions d’une production de grande ampleur ».
Le calcul de l’impact carbone est réalisé selon trois catégories. La première regroupe les émissions directes, notamment celles provenant de la combustion de carburants sur les lieux de tournage (générateurs, chauffages, véhicules). La deuxième catégorie concerne les émissions indirectes liées à la consommation d’électricité, comme celle fournie par les studios. La dernière, plus vaste et difficile à quantifier, englobe toutes les émissions indirectes générées par les activités périphériques : fabrication des décors, transports, hébergements ou restauration. Cette dernière échappe souvent aux entreprises, de sorte qu’elle n’est souvent pas répertoriée.
Un film déjà plombé par les polémiques
Bien qu’ils aient été réalisés par un studio américain, Blanche-Neige et La Petite Sirène ont été filmés aux studios Pinewood, juste à l’extérieur de Londres. L’une des principales raisons : jusqu’à 25,5 % de leurs dépenses sont remboursées dans le cadre des plans gouvernementaux britanniques visant à encourager l’industrie. En contrepartie, des comptes doivent être déposés pour la société de production derrière chaque film, indiquant le coût de réalisation du film et les émissions générées au Royaume-Uni. Une obligation dont Disney se serait sûrement bien passée.
Le film, déjà plombé par des polémiques autour du casting, des choix artistiques et d’un déficit financier estimé à plus de 100 millions de dollars selon le magazine Deadline, se retrouve ainsi accusé d’hypocrisie environnementale. Malgré quelques efforts, comme le recours partiel à l’électricité verte ou aux véhicules électriques, la production reste très énergivore, en particulier à cause des tournages en extérieur et des générateurs utilisés. Un paradoxe gênant pour un film censé vanter les vertus de la nature.