Cet article est issu du Figaro Magazine
Une historienne publie un livre consacré aux troupes coloniales. Ceux qui en attendraient un point de vue idéologique - à charge ou à décharge - seront déçus, car tel n’est pas le propos de l’auteur. Agrégée et docteur en histoire, membre de l’Académie des sciences d’outre-mer et professeur d’histoire contemporaine à l’université de Lorraine, Julie d’Andurain propose un ouvrage qui montre, à la charnière de l’histoire politique et de l’histoire militaire, comment la «Coloniale», à partir de 1900, a été non seulement un instrument militaire de la République, mais encore un symbole de la souveraineté française.
Les unités d’infanterie (marsouins) ou d’artillerie (bigors) qui formaient à l’origine les troupes coloniales - blindés et parachutistes viendront plus tard - n’appartenaient ni à la Marine ni à l’armée d’Afrique, et leurs personnels n’étaient pas forcément des hommes de couleur. Leur mission spécifique, en Afrique ou en Asie, était de conquérir…