Tour d’Espagne : les coureurs se sentent «en danger» avec la multiplication des manifestations propalestiniennes

«Nous nous sentons en danger»: plusieurs coureurs participant actuellement au Tour d'Espagne ont pointé mercredi les risques pour leur sécurité au lendemain de la chute de l'un d'eux lors d'une manifestation de militants pro-palestiniens en pleine étape.

«Je comprends que la situation n'est pas bonne mais hier j'ai chuté à cause d'une manifestation sur la route. S'il vous plaît, nous sommes juste des coureurs cyclistes qui faisons notre travail et si ça continue comme ça notre sécurité n'est plus garantie. Nous nous sentons en danger. Nous voulons juste courir ! S'il vous plaît», a insisté le coureur italien Simone Petilli sur les réseaux sociaux.

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Le grimpeur de l'équipe belge Intermarché s'était retrouvé au sol mardi lors de la 10e étape de la Vuelta lorsque plusieurs manifestants ont traversé la route au passage du peloton lancé à vive allure, obligeant les coureurs à freiner brutalement. «Nous reconnaissons pleinement le droit de chacun de manifester. Mais nous demandons que cela soit fait en toute sécurité. Nous sommes concentrés ici sur notre sport, pas sur la politique. Je vous appelle avec respect à ne pas nous mettre en danger nous, ni vous-mêmes», a réagi le coureur belge Louis Vervaeke de l'équipe Soudal Quick-Step.

Une «protestation pacifique»

«Alors que nous respectons le droit de manifester pacifiquement, des actions mettant en danger les athlètes sont inacceptables», a souligné le président du syndicat des coureurs CPA, Adam Hansen. Ce n'est pas la première fois que cette 80e édition de la Vuelta est perturbée par des manifestations propalestiniennes.

Lors du contre-la-montre par équipes de la 5e étape, des militants portant banderoles et drapeaux palestiniens avaient tenté de bloquer les coureurs de la formation israélienne Israel-Premier Tech à Figueras, en Catalogne. Le directeur de la Vuelta, Javier Guillen, avait indiqué que les organisateurs déposeraient une plainte auprès de la police, qualifiant cette manifestation d'«acte de violence».

La ministre de la Jeunesse espagnole, Sira Rego, avait dans la foulée jugé «absolument inacceptable» de qualifier de «violente» une «protestation pacifique» contre une équipe soutenue par un État accusé de «violence systématique» dans la bande de Gaza.

Des incidents similaires avaient eu lieu en juillet dernier lors du Tour de France, où un militant propalestinien avait perturbé l'arrivée de l'étape à Toulouse, et au Tour d'Italie en mai. Lors de l'arrivée de la 15e étape du Giro à Naples, deux militants propalestiniens avaient tiré une corde en travers de la route pour protester contre la guerre à Gaza, alors que les coureurs s'approchaient de la ligne d'arrivée.