La justice administrative rejette le référé de l'influenceur algérien Doualemn qui demandait la suspension de son expulsion
Le tribunal administratif de Paris a annoncé avoir rejeté, mardi 25 mars, une demande de suspension de la décision d'expulsion vers l'Algérie de l'influenceur Doualemn. "Saisi d'un référé-liberté, le tribunal administratif de Paris estime que les conditions spécifiques de cette procédure ne sont pas réunies pour prononcer la suspension de la décision d'expulsion prise par le ministre de l'Intérieur après avis favorable de la commission d'expulsion", explique le tribunal dans le communiqué. L'influenceur, suivi par quelque 140 000 personnes sur TikTok, avait été interpellé le 20 mars dans l'Hérault, en vue de son expulsion.
Le juge des référés a considéré que, en dépit de sa longue présence sur le territoire français, "pendant environ vingt ans en situation irrégulière puis quinze ans en situation régulière", l'homme de 59 ans "ne justifiait ni de liens d'une intensité particulière avec ses enfants majeurs et avec ses petits-enfants ou d'une communauté de vie avec sa compagne, ni d'une intégration professionnelle inscrite dans la durée". Dans ces conditions, le juge des référés a estimé que "l'expulsion ne portait pas une atteinte manifestement disproportionnée aux droits de l'intéressé".
Début janvier, Doualemn, de son vrai nom Boualemn Naman, avait diffusé une vidéo dans laquelle il appelait à infliger une "sévère correction" à un opposant au pouvoir en Algérie. Cette vidéo lui a valu une condamnation, le 6 mars dernier, à cinq mois de prison avec sursis pour "provocation non suivie d'effet à commettre un crime ou un délit". Elle lui avait déjà valu début janvier un retrait de son titre de séjour et son expulsion le 9 janvier vers l'Algérie. Les autorités algériennes l'avaient toutefois immédiatement renvoyé en France, déclenchant une crise avec Paris.