TEMOIGNAGES. "Peut-être que la guerre va s'arrêter" : l'espoir des habitants de Gaza de retrouver la paix après la mort de Yahya Sinouar

"Eliminé". L’armée israélienne a annoncé la mort de Yahya Sinouar jeudi 17 octobre, peu avant 19h, avant de communiquer des éléments de contexte. Cet activiste radical de 61 ans, qui dirigeait depuis 2017 le mouvement islamiste palestinien à Gaza, avant d'être nommé début août chef politique de l'organisation terroriste, a été tué lors d'une opération - dont il n'était pas la cible - à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. 

Des procédures d'identification ADN du corps ont "confirmé que le chef du Hamas avait été éliminé", a précisé l'armée israélienne, dans la soirée.

Si à Tel Aviv ou dans d'autres grandes villes israéliennes, des scènes de joie ont éclaté dans les rues à l'annonce de l'élimination du leader du Hamas, considéré comme le "cerveau" des attentats du 7 octobre 2023, à Gaza, ce n'est pas la mort de Yahya Sinouar qui a été célébrée jeudi soir, mais l’espoir d’une paix prochaine. 

"C'est un cri un peu de joie. Peut-être que la guerre va s'arrêter", confie Youssef* qui vit, ou plutôt survit, à Deir el Balah, après avoir été déplacé cinq fois depuis un an.

"Pour la première fois, ça donne un peu de soulagement pour les habitants de Gaza. Les gens ont dit 'Hamdoullah, il est parti'. Moi, je m'en fous s'il est vivant ou mort, parce que tout est parti..."

Youssef*, un habitant de Gaza

à franceinfo

"Pas la fin" du Hamas

Une opinion partagée par beaucoup de Gazaouis, mais, évidemment, pas par tous. Samira qui habite elle aussi au centre de l’enclave, ce n'est qu'un début. "Il y a là des gens qui sont avec le Hamas, encore maintenant. Les gens du Hamas sont tristes, ils disent qu'il a fait ça pour les prisonniers palestiniens, pour la cause palestinienne... Le peuple est divisé", conclut-elle.

Cet activiste radical de 61 ans dirigeait depuis 2017 le mouvement islamiste palestinien à Gaza, avant d'être nommé début août chef politique du Hamas après la mort d'Ismaïl Haniyeh, tué à Téhéran le 31 juillet dans une attaque imputée à Israël.

Une population divisée sur le Hamas, mais pas sur sa survie : "La fin du Hamas ? Non", tranche Youssef. À Gaza, personne ne croit que la mort de Yahya Sinouar signe la fin du mouvement.

*Les prénoms ont été modifiés.