Christine Lagarde réfléchirait à prendre la tête du forum de Davos
Le bruit circulait depuis plusieurs années, mais les choses pourraient se précipiter à en croire l’emblématique Klaus Schwab, qui a démissionné en avril dernier de sa fonction de président du Forum économique de Davos. Selon l’économiste, non seulement Christine Lagarde serait en piste pour lui succéder à la tête de l’organisation, mais elle pourrait à cette fin abréger son mandat à la tête de Banque centrale européenne (BCE).
Dans un entretien au Financial Times, l’Allemand assure en parler régulièrement depuis des années avec Christine Lagarde et précise lui avoir rendu visite début avril à Francfort «pour discuter avec elle de la transition à la tête du WEF [le Forum économique mondial], dont je resterai président jusqu’à ce qu’elle soit prête à prendre ses fonctions, au plus tard début 2027».
L’annonce -si l’intéressée la confirmait, ce qui n’est pas pour l’instant le cas- ferait figure de petit tremblement de terre au sein des institutions européennes. Elle signifierait qu’il faudrait avancer de plusieurs mois le processus de recrutement pour le poste le plus crucial de la politique monétaire européenne. Alors que l’Union européenne tente de se mettre en ordre de bataille pour répondre à la guerre commerciale lancée par Donald Trump, le calendrier ne paraît pas idéal pour un tel changement. Christine Lagarde a en effet été nommée à la présidence de la BCE par le Conseil européen en octobre 2019 pour un mandat non renouvelable de huit ans. Elle avait à l’époque démissionné de la présidence du FMI pour prendre ce nouveau poste.
Interrogé, un porte-parole de la BCE dément la rumeur et assure que «la présidente Lagarde a toujours été totalement engagée à remplir sa mission et est déterminée à exercer ses fonctions jusqu’au terme de son mandat.»
Soupçons autour de Klaus Schwab
Klaus Schwab a fondé en 1971 le Symposium européen du management, organisé à Davos en Suisse, qui est devenu en 1987 le Forum économique mondial. En 2024, il en avait cédé les rênes de la direction opérationnelle à Borge Brende, un ex-ministre norvégien des affaires étrangères. Il devait garder la présidence de ce rendez-vous des élites mondiales jusqu’à janvier 2027, mais des accusations de corruption, ou plus précisément de potentiels manquements financiers et éthiques, qu’il réfute, ont précipité son départ en avril. Ce divorce avec le conseil d’administration de l’institution pourrait expliquer cette prise de parole, qui vient fragiliser les projets du forum.
Christine Lagarde ressemble en effet à une candidate idéale pour le Forum économique mondial. Elle siège à son conseil d’administration depuis 2008 et chaque année, depuis son passage à la tête du FMI, elle participe à la table ronde de clôture sur l’économie mondiale avec d’autres pointures internationales.