EN IMAGES. Festival de Cannes 2025 : les 10 rôles d'anthologie de Robert De Niro couronné par une Palme d'or d'honneur
Acteur majeur du 7eart depuis six décennies, producteur et réalisateur depuis une trentaine d'années, Robert DeNiro reçoit mardi13mai une Palme d'or d'honneur à Cannes pour l'ensemble de sa carrière à l'occasion de la cérémonie d'ouverture de la 78eédition du festival. La star américaine se sent bien à Cannes. Il aime s'y rendre et fait partie de l'histoire du festival: deux films dans lesquels il a joué ont été distingués par une Palme d'or: Taxi Driver de Martin Scorsese en 1976, puis Mission de Roland Joffé en 1986. Et en 2011, il a été président du jury.
Robert De Niro, c'est un nom qui parle autant au grand public qu'aux cinéphiles les plus érudits. C'est l'acteur absolu. Il s'engage totalement dans ses rôles auxquels il se donne corps et âme, quitte à se transformer physiquement et à se préparer des mois à l'avance pour coller au plus près de ses personnages et des histoires qu'ils portent. Robert DeNiro, c'est aussi des rencontres déterminantes avec des cinéastes. La plus décisive ayant été celle avec Martin Scorsese, dont il est l'alter ego sur grand écran et avec qui il a tourné dixfilms entre 1973 et 2023. Il y a eu aussi Brian DePalma avec qui il a fait ses premiers pas avant de le retrouver en 1987 dans Les Incorruptibles, et tant de noms illustres: Francis Ford Coppola, Michael Cimino, Quentin Tarantino, Elia Kazan, Terry Gilliam... Robert DeNiro aura collectionné les rôles mythiques, et pas seulement ceux des antihéros qui ont forgé sa légende. Il aura marqué de son empreinte plusieurs chefs-d'œuvre du cinéma mondial. Notre sélection (par ordre chronologique) parmi plus d'une centaine de rôles au cinéma.
"Mean Streets" de Martin Scorsese (1973). Le début d'une longue histoire d'amitié et de cinéma (dix films à ce jour) entre Robert De Niro, 29 ans, et le cinéaste, 30 ans. Ils ont en commun des origines italiennes, des parents artistes et une jeunesse dans le quartier de Little Italy à Manhattan. "Mean Streets" raconte l'histoire de deux copains qui rêvent de percer dans la mafia, De Niro incarne le plus déjanté du tandem et donne la réplique à Harvey Keitel. (RONALD GRANT / MARY EVANS / SIPA)
"Le Parrain II" de Francis Ford Coppola (1974). Dans la suite du mythique "Parrain" (1972), des flashbacks nous plongent dans la jeunesse de Vito Corleone, l'inquiétant mafieux incarné par Marlon Brando. C'est Robert De Niro qui se glisse dans les habits du futur Parrain new-yorkais. Sa finesse et sa maestria lui valent le premier Oscar de sa carrière, celui du meilleur acteur dans un second rôle. (ARCHIVES DU 7EME ART / PHOTO 12 / AFP)
"Taxi Driver" de Martin Scorsese (1976). La consécration internationale, tant pour Robert De Niro que pour le réalisateur qui voit son film couronné par une Palme d'or à Cannes. L'acteur campe un vétéran du Vietnam devenu chauffeur de taxi de nuit, et dont la santé mentale périclite. Sa phrase "You talkin’ to me?" deviendra culte. De Niro recevra une nomination pour l'Oscar du meilleur acteur. (REX FEATURES / SIPA)
"Voyage au bout de l'enfer" de Michael Cimino (1978). Robert De Niro et John Savage (de face sur la photo) incarnent des ouvriers métallurgistes mobilisés au Vietnam en 1968. Dans ce chef-d'œuvre vertigineux sur un conflit qui a traumatisé l'Amérique, De Niro offre une performance bouleversante en vétéran brisé. Il est nommé pour l'Oscar du meilleur acteur, mais c'est Christopher Walken qui recevra le trophée du meilleur acteur dans un second rôle. "Voyage au bout de l'enfer" est distingué par plusieurs Oscars dont meilleur film et meilleur réalisateur. (MARY EVANS / SIPA)
"Raging Bull" de Martin Scorsese (1980). Robert De Niro offre une composition de légende dans le rôle du boxeur américain d'origine italienne Jake LaMotta (1922-2017). C'est De Niro qui propose à Scorsese, alors dans une grande souffrance causée par sa dépendance à la cocaïne, d'adapter l'autobiographie de l'ancien champion. L'acteur s'entraîne pour se forger un corps d'athlète, puis il prend 30 kilos en 4 mois pour mieux représenter les années de dérive du boxeur. Le film est tourné essentiellement en noir et blanc. Scorsese dira que ce projet lui a sauvé la vie. De Niro remportera l'Oscar du meilleur acteur. (UNITED ARTISTS / MOVIEPIX / GETTY IMAGES)
"Il était une fois en Amérique" de Sergio Leone (1984). Dernière réalisation de Sergio Leone et ultime volet de sa Trilogie du temps, ce film monument relate cinquante ans de la vie d'un mafieux new-yorkais. Il n'aurait pas pu être financé sans la participation de Robert De Niro qui offre au personnage principal une composition troublante, tout en intériorité. Un âpre conflit entre Leone et le studio Warner Bros sur le montage et la longueur du film eut pour conséquence une sortie américaine dans une version massacrée, et finalement une éviction des Oscars. Sergio Leone ne s'en remit jamais. (REX FEATURES / SIPA)
"Les Affranchis" de Martin Scorsese (1990). Un film où Robert De Niro brille tout en laissant les premiers rôles à des collègues, en l'occurrence Ray Liotta (à droite sur la photo) et Joe Pesci, "Les Affranchis" figure parmi les plus puissantes œuvres cinématographiques sur la mafia. Succès critique et populaire, ce film est inspiré de l'histoire vraie du truand new-yorkais Henry Hill (incarné par Liotta) et de deux de ses amis. Il sera distingué aux Oscars (meilleur acteur dans un second rôle pour Pesci), aux Bafta à Londres, à la Mostra de Venise (meilleur réalisateur pour Scorsese), aux César (meilleur film étranger)... (RONALD GRANT / MARY EVANS / SIPA)
"Les Nerfs à vif" de Martin Scorsese (1991). Robert De Niro excelle dans les rôles de psychopathes. En voici un particulièrement effrayant et cauchemardesque, à ne pas regarder en solo devant son écran par une nuit d'angoisse. C'est l'histoire d'un criminel, Max Cady, qui veut se venger de son avocat après avoir passé huit ans en prison. Scorsese a fait un remake d'un film noir de 1962 réalisé par J. Lee Thomson. C'est Robert Mitchum qui y incarnait l'ancien détenu. De Niro se transforme physiquement et relève avec brio le défi de succéder à son glorieux aîné. (UNIVERSAL PICTURES / ARCHIVES DU 7EME ART / AFP)
"Heat" de Michael Mann (1995). Al Pacino et Robert De Niro, deux experts en rôles de mafieux, deux acteurs monumentaux de leur génération, s'affrontent pour la première fois au cinéma dans ce brillant thriller. S'ils étaient tous les deux à l'affiche du "Parrain II", ils n'ont jamais partagé de scène, leurs personnages évoluant dans des époques différentes. Pour ce choc des titans tourné à Los Angeles, Pacino endosse les habits du policier et De Niro celui d'un braqueur aguerri. (AP / SIPA)
"Casino" de Martin Scorsese (1995). Cinq ans après "Les Affranchis", Scorsese poursuit son exploration du crime organisé. Cette fois, son héros, incarné par De Niro, dirige un grand casino de Las Vegas pour le compte de la mafia. Un rôle en clair-obscur, un personnage complexe et tourmenté, bousculé par une histoire d'amour avec une experte en arnaques incarnée par Sharon Stone (photo). (REX FEATURES / SIPA)