Le scandale avec la chanteuse Natasha St-Pier lors de l’émission Danse avec les Stars en 2024 lui a coûté cher. Peu importe laquelle des deux avait raison. Comme pour Chantal Goya autrefois avec l’émission Le Jeu de la Vérité de Patrick Sabatier, le prix à payer pour Inès Reg a été élevé. Il y a d’abord les avalanches d’insultes racistes sur les réseaux sociaux. Puis les achats de billets pour sa nouvelle tournée, qui s’écoulaient très bien, se sont arrêtés net. À 32 ans, celle qui s’est fait connaître juste avant le Covid avec ses vidéos «Paillettes-Kevin» a vu sa jeune carrière vaciller. Brusquement, le temps où elle pouvait remplir l’Accor Arena à Paris est devenu de l’histoire ancienne.
Un show mené à 200 kilomètres heure
Ce mercredi 25 mars, le rideau du Casino de Paris s’est levé sur sa première date parisienne. Dans la salle pleine, on remarquait essentiellement des filles venues entre copines ou avec leurs mères. Le public d’Inès Reg a entre 25 et 50 ans. Sa famille est venue la soutenir. Il n’y a aucun people et aucun journaliste à part Le Figaro venu incognito. À 20h06 avec une ponctualité toute nordique, la vedette déboule sur scène. En pull court, pantalon noir à taille haute et tennis, elle est d’un chic décontracté. C’est parti pour un show à 200 kilomètres à l’heure. Elle occupe toute la scène, le fond, devant, sur les côtés. Elle n’a pas de tabouret mais pose souvent le pied sur un caisson lumière. Elle esquisse plusieurs pas de danse, descends volontiers auprès des spectateurs dans les allées. La performance physique est impressionnante, il faudrait juste penser à insérer quelques respirations pour le public. Cela permettrait aussi de moduler le rythme.
L’incident avec Natasha St-Pier, colonne vertébrale du show
Sur le fond, comme beaucoup d’artistes de stand up, elle aborde sa vie au quotidien. «En 2024, il ne s’est rien passé dans ma vie. L’année a été paisible, sans bad buzz, sans faux pas. Il n’y a que de l’amour plus qu’il n’en faut», plaisante-t-elle. L’incident avec Natasha St-Pier est la colonne vertébrale du show. Elle tourne autour pendant 2h30, tout en racontant ses mésaventures, ses «dingueries» les plus récentes. À l’inverse des shows de Florence Foresti, de Valérie Lemercier et de Muriel Robin, il ne faut pas s’attendre à un texte écrit. Comme Redouane Bougheraba, Inès Reg mise beaucoup sur les apartés en cascade et sur l’improvisation. Ceux qui aiment passeront une excellente soirée, les autres pour qui «il n’y a que des apartés» passeront leur chemin.
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Carla Bruni se révèle drôle
Entre une méduse à l’île d’Oléron et un poulpe dégusté en compagnie de l’animateur Arthur, les animaux marins ne lui veulent visiblement pas que du bien. Ses anecdotes sur sa découverte des soirées «cocaïne et petits fours» dans le showbiz font sourire. Le passage sur les gifs de Mimi Mathy sur le what’s app des Enfoirés est corrosif. Comme Liane Foly, Inès Reg a un don pour imiter les voix : ses versions de Christophe Maé, Eve Angeli, Larusso, Chantal Ladesou et de Carla Bruni valent le détour.
De toutes les personnalités citées, Carla Bruni apparaît comme une personne avec beaucoup de reparties. «À peine ajoutée sur le what’s app des Enfoirés, qu’elle s’est déconnectée, raconte Inès Reg. Carla est aussitôt revenue en écrivant : “excusez-moi, j’ai cru que c’était un what’s app politique de Nicolas”.» À plusieurs reprises, sur fond de Singles Ladies de Beyoncé, Inès Reg multiplie les messages positifs pour les filles. À 22h13, le show s’achève sur une note émouvante. La folie d’un succès qui a décollé trop vite, lui a fait tourner la tête. Pour autant, Inès Reg est attachante. Elle est vraiment passée au bord du précipice. Chaque représentation lui permet de marquer des points. Petit à petit, elle regagne le public. À l’affiche au Casino de Paris jusqu’au 6 avril, elle vient d’ajouter deux nouvelles dates parisiennes : les 10 et 11 octobre prochains. Sa tournée s’achèvera le 1er avril 2026 à Roanne.