Mayotte : pour expulser des enfants étrangers, la préfecture ment sur leur âge, révèle Le Canard Enchaîné
En violation totale des droits humains, des falsifications de documents permettent d’expulser des enfants étrangers du territoire. Ces pratiques totalement illégales de la part de la préfecture de Mayotte sont mises en lumière par nos confrères du Canard Enchaîné, dans un article en date du mardi 10 juin.
Ce véritable scandale intervient dans un contexte politique et social particulièrement violent pour les habitants de l’archipel. Après le passage du cyclone Chido dévastateur six mois plus tôt à Mayotte, le gouvernement a préféré amplifier sa politique répressive et s’adonner à une surenchère raciste au lieu de prendre des mesures fortes notamment en matière de services publics.
Une fille de 14 ans qualifiée de « mère de famille et ses quatre enfants »
Au-delà de cette situation honteuse, plusieurs manœuvres utilisées par la préfecture sont révélées. Parmi les exemples cités, figure celui d’un jeune né aux Comores, Saham M. Lorsqu’il reçoit une obligation de quitter le territoire français (OQTF), la préfecture a inscrit une date de naissance erronée.
En effet, l’année indiquée sur le document est le 26 décembre 2001, selon le Canard. Pourtant, il est né le 26 décembre 2005, selon son certificat de naissance et plusieurs documents de scolarité. Résultat, il est enfermé au centre de rétention administrative (CRA) et peut théoriquement être expulsé, alors qu’il est mineur au moment des faits. L’année de l’interpellation n’est pas retranscrite dans l’article.
Autre situation dénoncée, celle d’une préadolescente de 14 ans au moment de son interpellation qui voit une fausse date de naissance lui être attribuée, la faisant passer pour une femme de 20 ans. Il est également indiqué qu’elle est mère de quatre enfants. En réalité, il s’agit de ses frères et sœurs, âgés de 6 à 12 ans. Les cinq mineurs sont ensuite tous placés en détention. Sur le procès-verbal relatant les évènements, cité par nos confrères, la mention « Une mère de famille et ses quatre enfants » est alors inscrite. La préfecture, qui assure ne pas conserver ses archives plus de quelques mois, n’a pas souhaité commenter cet épisode. Pauline Le Liard, juriste au CRA de Mayotte, interrogé par l’hebdomadaire, assure de son côté que les falsifications de documents pour rendre des enfants majeurs s’avèrent « inquantifiables ».
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