Mobilisation du 10 septembre : une contestation en pleine expansion
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À une semaine du 10 septembre, les services de renseignement dressent un constat : la mobilisation gagne du terrain. Le 2 septembre à Montpellier (Hérault), plus de 300 personnes ont participé à une assemblée générale, un chiffre largement supérieur au premier rassemblement organisé. "Ce qui nous lie ici, c’est le fait qu’on veuille une société plus horizontale. C’est un chef, on pourrait dire" , a déclare un organisateur devant une foule attentive.
Un militant présent ce soir-là estime que la journée du 10 septembre pourrait marquer un tournant : "On est très nombreux et déjà en préparation, c’est-à-dire avant même que le mouvement ait commencé. Donc, c’est quand même très significatif de l’état de détermination et d’une mobilisation des gens", confie-t-il.
Des profils variés et des revendications multiples
Les services de police soulignent la présence croissante de militants d’ultra-gauche, mais aussi d’anciens gilets jaunes, de fonctionnaires et de syndicalistes. Les revendications sont diverses. "On peut décider aujourd’hui de discuter de la révocabilité des élus, de leur responsabilité devant les citoyens", avance une adhérente. Un autre ajoute : "On voit que ce pouvoir, même quand il y a eu le nombre de manifestants pour les retraites, n’a pas été écouté. On passe en 49.3, c’est inadmissible."
Une note confidentielle consultée confirme la multiplication des initiatives : environ quarante manifestations et une vingtaine d’opérations de blocage sont d’ores et déjà prévues mercredi prochain. Selon ce document interne, "le volume des manifestants reste aux environs de 100 000 participants. Les secteurs stratégiques de l’énergie, des transports et de la défense apparaissent comme des cibles privilégiées".
Des avis partagés en région parisienne
Si en province la mobilisation se renforce, en Île-de-France les opinions divergent. Un retraité interrogé exprime sa méfiance : "Il n’y a pas de mots d’ordre, c’est flou. Quand on fait une manifestation sociale ou syndicale, il y a au moins des directions, quelque chose." À l’inverse, une passante en reconversion professionnelle se dit convaincue par la démarche : "Là, il y a des mesures qui sont en train d’être prises et on va être encore pris à la gorge. Donc je ferai également la mobilisation."
Selon les renseignements, le mouvement du 10 septembre demeure peu coordonné et peu hiérarchisé, un facteur qui pourrait, d’après la police, favoriser des actions de groupes radicaux et violents.