Sans doute, les femmes qu’Ehis O. forçait à vendre leur corps avaient-elles saisi, en tombant sur le tatouage qu’il porte à la main droite, que ce Nigérian appartenait à l’une des plus violentes organisations criminelles du pays. Si on le découvre sur la peau d’un homme, l’acronyme «KDFB» est un signe sans ambiguïtés, pour qui sait que chaque mafia nigériane possède son langage secret, ses rites, et ses propres lois. Chez les «Maphite», ces initiales que l’on se tatoue sont une profession de foi et un nom de code. Quand ils se croisent à Paris, Rome ou Amsterdam, ses membres se le soufflent à l’oreille pour se reconnaître : «Keep de fire burning» [en Français : «Garde le feu allumé»].
En région parisienne, ils étaient neuf hommes à tenir les rênes d’un réseau de prostitution pour le compte de cette mafia ultraviolente, dont le centre névralgique est Bénin-City, une mégalopole de 1,5 million d’habitants, dans le sud-est du Nigéria. À la porte de Clignancourt, dans le quartier de…