«C’est une urgence vitale» : ces signes qui prouvent que vous souffrez d’un coup de chaleur

La quasi-totalité du pays ploie sous un dôme de chaleur et la situation pourrait durer au moins jusqu’en milieu de semaine prochaine. Cette canicule met l’organisme à rude épreuve. La température extérieure ne baissant que très peu, le corps, incapable d’échapper à cette chape de plomb, ne peut se reposer et dans certains cas, bascule. C’est ce que l’on nomme «le coup de chaleur». Ce phénomène - à ne pas confondre avec l’insolation - survient quand le corps entre en hyperthermie, soit quand sa température atteint les 40 degrés. «La température monte tellement haut que l’hypothalamus ne réussit plus à la réguler, poursuit la Dr Faïza Bossy, médecin généraliste (1). C’est un peu comme si le système “disjonctait”.»

Survient ensuite une intense fatigue puis rapidement, de la confusion, du délire voire une perte de connaissance, informe la médecin. Des convulsions peuvent survenir chez les nourrissons. Quant aux «petits» enfants, ils peuvent être «endormis», apathiques et présenter une peau rouge et très sèche. «Dans tous les cas, le coup de chaud représente une urgence vitale», insiste la Dr Faïza Bossy.

Si l’on est seul et que l’on commence à se sentir mal, il est primordial d’appeler les secours dès le ressenti des premiers symptômes. Si l’on est témoin d’un coup de chaleur, on conduit la personne dans une zone ombragée, on la place en position latérale de sécurité, puis on appelle les secours. On évite de la faire boire - les secours s’en chargeront - mais on applique un linge mouillé sur son corps pour diminuer progressivement sa température corporelle.

Les clés pour l’éviter

Parmi les personnes les plus exposées au coup de chaleur, on compte celles qui ne bénéficient pas de lieux de travail climatisés, ventilés ou ombragés, celles habitant dans des logements mal isolés, les personnes âgées qui restent enfermées chez elles par peur de la chaleur extérieure, sans refroidir le logement, les petits enfants ou encore les sportifs de haut niveau qui s’entraînent à l’extérieur.

Pour éviter le coup de chaleur, la première règle est de se rafraîchir régulièrement tout au long de la journée. «L’hypothalamus a des capteurs qui lui permettent de comprendre que la température est modifiée, notamment la peau, explique la médecin. L’objectif est alors de la maintenir la plus fraîche possible. Ainsi, quand on est dans un lieu qui est une étuve, on s’applique un linge humide sur les zones pulsatiles du corps : la nuque, les poignets, les plis de coudes et les genoux. Ce faisant, on met l’hypothalamus dans les conditions les plus pérennes, afin qu’il puisse faire face à l’augmentation de la température». Enfin, le brumisateur et le ventilateur aident aussi à diminuer progressivement la température du corps.

Quand on est dans un lieu qui est une étuve, on s’applique un linge humide sur les zones pulsatiles du corps : la nuque, les poignets, les plis de coudes et les genoux

Dr Faïza Bossy, médecin

On veille également à rester hydraté toute la journée en buvant de l’eau dans laquelle on peut ajouter une pincée de sel et un morceau de sucre, pour compenser la perte de minéraux induite par la transpiration. De son côté, l’alimentation assure 30% de nos besoins quotidiens en eau ; il convient donc de soigner le contenu de ses assiettes. Seulement, l’appétit étant généralement réduit en période de fortes chaleurs, la médecin recommande de réduire les portions et de picorer plusieurs fois dans la journée, en fonction de sa faim. Et la Dr Faïza Bossy de conclure : «On se tourne vers des légumes et des fruits et on évite les boissons sucrées et alcoolisées. À la place, on peut aromatiser une eau avec de la menthe, du citron ou encore du basilic».

(1) La Dr Faïza Bossy est notamment l’auteure de Ménopower. Ménopause, liberté, féminité. (Éditions Favre), 23 euros.