Guerre à Gaza : la population souffre d'une malnutrition qui atteint des niveaux records
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À grande vitesse, un camion des Nations unies est arrivé dans le nord de la bande de Gaza. Le convoi a été autorisé à entrer dans l'enclave palestinienne, assiégée et sous embargo, pour livrer de la farine, une denrée rare et très convoitée. La foule attend depuis longtemps. C'est la cohue, une bagarre pour être le premier servi. Les plus rapides et les plus forts repartent avec un sac. "Je dois rapporter quelque chose à ma famille, mes enfants ont faim. Cette farine est pour eux, mais ça a été très dur. Le camion a failli m'écraser et j'ai été blessé à la tête", confie un homme.
Ailleurs à Gaza, dans un camp de réfugiés, un centre de distribution de nourriture vient d'ouvrir. Les gamelles sont nombreuses, il y a beaucoup d'enfants affamés. Chaque personne reçoit une soupe de lentilles qu'il faut souvent partager avec le reste de la famille. "Ça dépend des jours. Parfois, nous n'avons rien. Il faut se battre pour repartir avec un petit peu de nourriture. Il n'y en a jamais assez. Nous sommes vraiment coupés du monde", raconte une femme.
Un nourrisson n'a pas survécu
Un nourrisson, trop faible, n'a pas survécu. Il est mort de malnutrition. Sa famille n'a pas trouvé le lait nécessaire et les soins ont été trop tardifs. "On n'a pas pu le sauver. Comment cela est-il possible ? Aujourd'hui, nombreuses sont les familles qui ne peuvent pas protéger les plus faibles", déplore une habitante.
Dans un hôpital, l'un des rares encore en service dans la bande de Gaza, les lits sont occupés par des enfants, souvent très jeunes, qui souffrent de malnutrition sévère. Ce sont les premières victimes de cette guerre. Le blocus israélien ne permet pas de les soigner correctement. "Tous les points de passage sont fermés. Il n'y a pas de médicaments, de traitements ou de nourriture. L'état de mon fils est révélateur de ce que vivent les habitants de Gaza", explique une femme.
"Plus de 90 % des gens souffrent de malnutrition"
La faim touche aujourd'hui l'ensemble de la population gazaouie. L'ONU évoque un système humanitaire à bout de souffle, incapable de répondre aux besoins. "La famine frappe de manière effrayante la bande de Gaza. Plus de 90 % des gens souffrent de malnutrition", alerte Mohammed Abou Salmiya, directeur de l'hôpital al-Chifa.
Malgré les appels au cessez-le-feu, la guerre continue dans la bande de Gaza. Israël a même intensifié ses opérations militaires ces derniers jours, provoquant la fuite de nombreux déplacés.