Transport sanitaire, VTC… Pourquoi les taxis bloquent plusieurs villes de France ce lundi ?

De fortes mobilisations se sont déroulées, ce lundi 19 mai, pour protester contre les nouvelles conditions tarifaires du transport sanitaire et la concurrence des VTC, a constaté un journaliste de l’Agence France Presse. Ainsi, plusieurs centaines de taxis bloquaient le boulevard Raspail, à Paris, près du ministère des Transports. « C’est ici que se prennent les plus grosses décisions, il faut qu’on se montre », a déclaré Claude Voltzenlogel, 48 ans. Cet artisan taxi du Bas-Rhin est parti de Strasbourg vers minuit en convoi avec une vingtaine de collègues.

« On restera plusieurs jours s’il le faut. On préfère perdre une semaine de chiffre d’affaires que perdre nos entreprises », a-t-il souligné. Avec la nouvelle tarification de l’Assurance maladie, ce conducteur de taxi craint de perdre jusqu’à 18 % de son chiffre d’affaires. Si cette grille, qui a déjà fait l’objet de protestations, doit encore être approuvée par le gouvernement, elle devrait entrer en vigueur le 1er octobre prochain, selon l’Assurance maladie.

« Nous ne partirons pas tant que nous n’aurons pas obtenu le retrait de cette convention »

Et les chauffeurs de Strasbourg n’étaient pas seuls à nouveau sur le pont ce lundi. Les taxis ont été appelés à manifester par une intersyndicale à travers toute la France, notamment à Paris et Pau, ville du Premier ministre François Bayrou, pour protester contre ce projet de barème sur la base d’un forfait de prise en charge de 13 euros et d’une tarification kilométrique en lieu et place du taximètre en vigueur jusque-là.

L’objectif affiché par la Cnam : faire des économies après une augmentation de 45 % depuis 2019 des dépenses de transport sanitaire (6,74 milliards d’euros en 2024, dont 3,07 milliards pour les taxis conventionnés). « Nous sommes des exécutants, pas des prescripteurs, on veut nous faire porter le chapeau sur la dette mais nous sommes le dernier maillon », rétorque, auprès d’Ici (ex-France bleu), un conducteur de Bastia, également mobilisé.

De nombreux taxis manifestent aussi contre la concurrence des véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC), coordonnés par des plateformes comme Uber. Ils demandent l’application des lois limitant l’activité des VTC. « Nous ne partirons pas tant que nous n’aurons pas obtenu le retrait de cette convention », a lancé lundi matin Emmanuelle Cordier, présidente de la Fédération nationale du taxi (FNDT). « Ça fait des semaines qu’on prévient Matignon (…). On demande à être reçus par les ministres de tutelle (Transports, Intérieur, Santé…) et pas par leurs porte-gobelets », a-t-elle souligné.

Aux côtés de celles et ceux qui luttent !

L’urgence sociale, c’est chaque jour la priorité de l’Humanité.

  • En exposant la violence patronale.
  • En montrant ce que vivent celles et ceux qui travaillent et ceux qui aspirent à le faire.
  • En donnant des clés de compréhension et des outils aux salarié.es pour se défendre contre les politiques ultralibérales qui dégradent leur qualité de vie.

Vous connaissez d’autres médias qui font ça ? Soutenez-nous !
Je veux en savoir plus.