Jeux paralympiques : la France prend goût à l’or, à l’argent et au bronze

Avec 6 médailles - deux en or, trois en argent et une de bronze (pour Julien Michaud-Fabien Lamirault en double messieurs MD4) - avant les finales de la soirée vendredi, la France occupait une superbe 4e place au classement des nations.

Alexandre Léauté merveilleusement lancé

Une entrée fracassante. Dans la matinée, lors des séries, Alexandre Léauté avait déjà pris soin de battre son record du monde de la poursuite (3000 m, C2). En finale, face au Belge Ewoud Vromant, le pistard breton a vite mis fin au suspense, en survolant l’épilogue (à 52,423 km/h de moyenne et avec plus de 2 secondes d’avance sur son rival). Deux cars partis à 3 heures du matin de Saint-Caradec et de Loudéac, selon Le Télégramme, avaient acheminé une centaine de supporteurs qui ont, avec les Belges, les Britanniques et les Australiens, mis une jolie ambiance dans le vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines. Ils pouvaient, les larmes aux yeux, hurler leur joie. L’étoile de la piste (23 ans) a décroché avec maestria une 5e médaille aux Jeux (une en or, une en argent et deux en bronze à Tokyo, en 2021) qui vient compléter une riche collection (19 titres mondiaux). « Je n’ai pas pris beaucoup de plaisir sur le vélo, j’étais vraiment dans la douleur. J’essaie de garder ça pour moi, parce que je suis très pudique, mais c’était grandiose. Quand je suis entré dans le vélodrome, avec tous les gens qui criaient mon nom, le cœur était à 180, c’était un truc de fou », a souri le lauréat, qui, après un accident vasculaire cérébral à la naissance, a perdu 95 % de sa puissance musculaire du côté droit et ne pédale que sur une jambe. Après cette ouverture de rêve, Léauté a hâte de vivre la suite (sur piste et sur route) : « Je pense que cela va me débloquer pour les autres épreuves, comme cela avait été le cas à Tokyo. Je suis déjà focus sur la suite (ce samedi, épreuve du kilomètre) ».

Tanguy de La Forest (presque) dans le mille

La patience récompensée. Pour ses 6es Jeux paralympiques, Tanguy de La Forest a décroché la première médaille de sa carrière sur le tir à 10 mètres à la carabine à air debout. À 46 ans, le Breton a ainsi mis fin à sa malédiction lors de cette compétition, où il avait fini deux fois au pied du podium, à Rio en 2016, et trois fois 5e à Tokyo il y a trois ans. Mais, à domicile, du côté de Châteauroux, de La Forest n’a pas craqué sous la pression pour finir 2e derrière le Slovène Francek Tirsek. « C’est beaucoup d’émotions. Il m’aura fallu six Jeux, et je suis heureux que ce soit enfin arrivé », avouait-il. Et ce n’est peut-être pas fini pour celui dont la vocation sportive est née à l’âge de 7 ans lors d’une kermesse, puisqu’il y a encore deux épreuves.

Une grande fête à la médaille française ce week-end ?

D’une gentille collecte, lors des deux premiers jours de compétition, à une véritable moisson lors du week-end : telle pourrait être l’évolution de la quête de médailles des para-athlètes français dès ce samedi. Ainsi, dans le bassin de Paris La Défense Arena, Alex Portal pourrait décrocher une nouvelle médaille à l’occasion du 400 m nage libre (finale à 18 h 37). Autre collectionneur, mais au Vélodrome, lui, Alexandre Léauté visera un second titre en deux jours lors du kilomètre contre la montre (14 h 02). Une piste qui pourrait sourire également à Dorian Foulon lors de la poursuite en catégorie C5 (finale à 15 h 21) ainsi qu’à Kevin le Cunff dans celle des C4 (finale à 15 h 01). L’Arena Paris Sud devrait vibrer lors des doubles en tennis de table. Dimanche, les plus belles médailles pourraient venir de la pistarde Heïdi Gaugain (poursuite, finale à 15 h 22), des paratriathlètes Alexis Hanquinquant (PTS4, 12 h 25) et Jules Ribestein (PTS2, 9 h 30) ou du para-athlète Timothée Adolphe (400 m, 20 h 57).