En Sologne, comment Pierre-Édouard Stérin entend façonner une nouvelle élite avec son futur internat ultra-réac

175 hectares de verdure entourés de bois, d’étangs, un château, une dizaine de bâtiments, une capacité de 600 élèves en internat : dans sa poursuite d’un réarmement catholique conservateur, le milliardaire Pierre-Édouard Stérin, aux amitiés allant de la droite à son extrême, va ouvrir à la rentrée prochaine, en plein cœur de la Sologne, dans le domaine de Chalès, à Nouan-le-Fuselier (Loir-et-Cher), son premier internat des « Académies Saint-Louis ». Il entend en ouvrir six autres d’ici cinq ans, puis un dans chaque région, de la 6e à la terminale. Objectif : scolariser 15 000 élèves à l’horizon 2040.

« Une très belle initiative à découvrir », a-t-il vanté sur son compte LinkedIn – sans préciser qu’il en est à l’origine. Excès de modestie, sans doute, pour celui qui annonçait vouloir à l’été 2024 céder son portefeuille pour se consacrer à des œuvres caritatives.

Mais une initiative qui inquiète aussi localement les organisations de gauche. Dans un communiqué commun, une dizaine d’entre elles, dont les sections du PS, PCF et LFI du Loir-et-Cher, mais aussi de syndicats (CGT, FSU…) ou de La Ligue des droits de l’Homme, ont alerté, lundi 3 mars, sur un projet « fondé sur les valeurs traditionalistes et donc intégristes ».

Au cœur du projet, une « éducation intégrale » catholique

« Devant le danger pour la protection de la jeunesse que laisse planer le projet d’Académie Saint-Louis, les organisations signataires demandent au préfet et aux autorités de l’Éducation nationale compétentes de s’opposer à l’ouverture de tels établissements », réclament ces organisations.