RD Congo : la France va proposer une résolution à l'ONU pour "accroître la pression sur le Rwanda"
La France doit proposer vendredi 31 janvier au Conseil de sécurité de l'ONU un projet de résolution visant à "accroître la pression sur le Rwanda" afin qu'il retire ses troupes de l'est de la République démocratique du Congo, a annoncé l'ambassadeur français auprès des Nations unies, Nicolas de Rivière.
"J'espère que cette résolution pourra être adoptée rapidement", a-t-il dit, ajoutant qu'à ce stade, des sanctions ne sont pas prévues.
"Ce dont nous avons besoin, c'est d'un message fort et clair du Conseil de sécurité sous la forme d'une résolution, demandant instamment l'arrêt de l'action actuelle, le retrait des éléments étrangers et la reprise des pourparlers", a ajouté Nicolas de Rivière.
Pour être adoptée, une résolution du Conseil doit recueillir au moins neuf votes favorables et aucun veto des États-Unis, de la Russie, de la Chine, du Royaume-Uni ou de la France.
Entretiens téléphoniques en série
Jeudi, le président français Emmanuel Macron s'est par ailleurs entretenu avec ses homologues angolais João Lourenço, ougandais Yoweri Museveni et burundais Évariste Ndayishimiye, a fait savoir l'Élysée vendredi. Le chef de l'État cherche à arrêter les hostilités dans l'est de la République démocratique du Congo alors que le groupe armé M23 soutenu par le Rwanda poursuit son offensive.
Ces échanges font suite à ceux avec les chefs d'État du Kenya William Ruto, du Congo-Brazzaville Denis Sassou-Nguesso et d'Afrique du Sud Cyril Ramaphosa dimanche et lundi.
Emmanuel Macron a aussi eu un nouvel échange jeudi soir avec le président congolais Félix Tshisekedi pour faire le point sur la situation et sur les "actions diplomatiques qui peuvent être menées", a ajouté l'Élysée. Il "reste en lien" avec le président rwandais Paul Kagame, a encore dit la présidence, alors que le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot s'est rendu successivement à Kinshasa et Kigali jeudi et vendredi.
"La cessation des hostilités est clairement un préalable à la reprise du dialogue", a souligné l'Élysée à la suite de cette série d'entretiens avec les pays voisins de la République démocratique du Congo et du Rwanda.
Au niveau de l'ONU et de l'UE, il y a une "convergence pour hausser le ton et renforcer les pressions à la fois sur le M23 mais également le Rwanda et les acteurs congolais qui sont dans une logique de prise de pouvoir", selon la même source, interrogée sur de possibles sanctions internationales.
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La Belgique a demandé à l'Union européenne d'envisager des sanctions contre le Rwanda. Londres a menacé jeudi "d'un réexamen de toute l'aide britannique au Rwanda".
Avec AFP et Reuters
