Aux Etats-Unis, la Cour suprême autorise la reprise des expulsions de sans-papiers vers des pays tiers
La Cour suprême américaine a ouvert, lundi 23 juin, la voie à la reprise des expulsions de sans-papiers vers des pays étrangers dont ils ne sont pas issus. Cette décision, qui apparaît comme une victoire pour l'administration Trump, a été rendue en réponse à un appel déposé en urgence par le ministère de la Justice. Il visait à lever un sursis imposé par une juridiction inférieure sur ces expulsions.
La Cour suprême, dominée par les conservateurs, n'a pas motivé sa décision et les trois juges progressistes ont exprimé leur désaccord. L'affaire contestant ces expulsions vers des pays tiers sera désormais examinée par une cour d'appel, mais la décision de la Cour suprême permet, pour l'instant, de les poursuivre.
Une décision "qui expose des milliers de personnes au risque de torture ou de mort"
Le juge fédéral Brian Murphy avait ordonné l'arrêt des expulsions vers les pays tiers en avril, estimant que les personnes sans-papiers n'avaient pas la possibilité de les contester. Il avait alors déclaré que les immigrés devaient disposer d'au moins 15 jours pour contester leur expulsion et fournir des preuves qu'ils risquaient la torture ou la mort s'ils étaient expulsés des Etats-Unis.
L'affaire initiale concerne huit immigrés (deux Birmans, un Vietnamien, un Laotien, deux Cubains, un Mexicain et un Sud-Soudanais) condamnés pour des crimes violents aux Etats-Unis, selon le gouvernement. Embarqués dans un vol vers le Soudan du Sud, ils sont, depuis cette décision de justice, à Djibouti, petit pays de la pointe est de l'Afrique.
La juge progressiste Sonia Sotomayor a elle rendu un avis dans lequel elle accuse l'administration Trump de "conduite illégale flagrante" qui "expose des milliers de personnes au risque de torture ou de mort". Le ministère de la Sécurité intérieure a lui salué la décision de la Cour suprême comme une "victoire pour la sûreté et la sécurité du peuple américain", alors que Donald Trump a érigé la lutte contre l'immigration clandestine en priorité absolue.