Ne pas le faire sans le dire ni le dire sans le faire. La réforme de l’aide médicale d’État (AME), ce généreux système de prise en charge des frais de santé des migrants clandestins présents en France, est une épine dans le pied de Matignon. Un test grandeur nature sur la capacité d’agir d’un gouvernement en quête de majorité.
L’AME avoisine désormais le demi-million de bénéficiaires. Pour un coût annuel reflétant l’explosion de l’immigration illégale : 1,2 milliard d’euros, soit 0,5 % des dépenses de santé inscrites dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Et encore, le compte n’y est pas, car d’autres aides devraient en principe entrer dans le calcul.
Dans un rapport d’information déposé le 17 mai 2023, la députée LR de l’Orne, Véronique Louwagie, alors rapporteur spécial de la mission santé à l’Assemblée nationale, avait pu identifier une dizaine de dispositifs concourant à l’offre de soins dispensés aux étrangers en situation irrégulière…