Chez Boeing, des milliers de salariés annoncent une grève dans les usines de fabrication des avions de combat

Les ouvriers qui assemblent les avions de chasse du constructeur états-unien Boeing, dans le Missouri et l’Illinois, se lancent dans un bras de fer avec leur employeur. « Une grève débutera à minuit (7 heures en France, NDLR) le lundi 4 août », a annoncé le syndicat, l’International Association of Machinists and Aerospace Workers (IAM), dans un communiqué. Les 3 200 salariés de la branche ont de nouveau rejeté, dimanche, la proposition révisée d’un nouveau contrat d’entreprise.

La proposition initiale de Boeing, rejetée une semaine plus tôt, comprenait notamment une hausse des salaires de 20 % sur quatre ans et plus de congés. La nouvelle offre prévoyait une hausse de 40 %, selon Boeing. Le syndicat avait prévenu que si aucun accord n’était trouvé dans les sept jours, la section 837 d’IAM pourrait déclencher une grève.

Un plan d’augmentation des rémunérations de 38 %

La promesse est tenue. « Les membres de la section 837 d’IAM se sont exprimés haut et fort : ils méritent un contrat qui reflète leurs compétences, leur dévouement et le rôle essentiel qu’ils jouent dans la défense de notre nation », a lancé Tom Boelling, un représentant de l’IAM.

Le géant de l’aviation états-unien est ciblé depuis près d’un an par le syndicat aux quelque 33 000 membres à travers le pays – sur les 600 000 actifs et retraités dans les secteurs de l’aérospatiale, la défense, les compagnies aériennes, la construction navale, les chemins de fer, les transports, la santé, l’automobile et d’autres industries aux États-Unis et au Canada.

Les travailleurs avaient obtenu, au bout de sept semaines de grèves étalées entre septembre et novembre 2024, un plan d’augmentation des rémunérations de 38 % – IAM en réclamait 40 au début des négociations – réparties sur quatre ans avec une hausse immédiate de 13 % en 2025.

La direction de Boeing s’était également engagée à verser une prime de fin de conflit de 12 000 dollars (soit 11 010 euros) et à rétablir le versement d’une allocation correspondant à 4 % du salaire annuel. « Notre syndicat est fondé sur la démocratie, et nos membres ont tout à fait le droit d’exiger un contrat à la hauteur de leurs contributions », a ainsi rappelé, dimanche 3 août 2025, Brian Bryant, le président de l’organisation.

Coupable de fraude dans l’affaire des fausses déclarations

Dans une déclaration communiquée à l’Agence France-Presse (AFP), il a indiqué que le groupe était « prêt à faire face à une grève » et qu’un « plan d’urgence » a été mis en œuvre afin de garantir que le « personnel non gréviste puisse continuer à assister » les clients de Boeing. « Nous sommes déçus que nos employés aient rejeté une offre qui prévoyait une augmentation salariale moyenne de 40 % et qui résolvait leur principale préoccupation concernant les horaires de travail flexibles », a réagi Dan Gillian, vice-président de Boeing Air Dominance et patron du site de Saint-Louis.

Entre des crashs en série, des problèmes de production et le licenciement de milliers de salariés, le géant de l’aéronautique traverse une crise profonde. Le ministère états-unien de la Justice avait notamment confirmé, en août 2024, que le constructeur acceptait de plaider coupable de fraude dans l’affaire des fausses déclarations liées à son logiciel de stabilisation, dont les dysfonctionnements ont entraîné deux accidents causant 346 morts en 2018 et 2019. Boeing, fort de 170 688 salariés à travers le monde, a aussi annoncé, le 12 octobre 2024, un plan de réduction de 10 % de ses effectifs. Ce nouveau mouvement social montre donc que le groupe n’est pas près de revoir son modèle, au détriment des travailleurs.

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