«J’ai tout perdu, mais je suis debout» : Julien Bayou réagit après le classement sans suite d’une enquête pour harcèlement moral
«C’est la fin d’un long calvaire», se réjouit l’avocate de Julien Bayou, Marie Dosé, dans un communiqué. L’enquête visant l’ancien dirigeant du parti EELV, ouverte après une plainte pour harcèlement moral et abus de faiblesse de son ex-compagne Anaïs Leleux, a été classée sans suite le 30 janvier pour «absence d’infraction». Alors que Julien Bayou avait claqué la porte d’EELV et du groupe parlementaire des Écologistes après le dépôt d’une plainte il y a près d’un an, en dénonçant un «acharnement déloyal et scandaleux», son parti avait, de son côté, confié une enquête interne à un cabinet spécialisé des violences sexistes et sexuelles sur ces accusations. La procédure avait été clôturée en octobre 2024 sans que des preuves de délit n’aient été trouvées contre l’ancien chef de file des députés écologistes.
Si la plaignante Anaïs Leleux a regretté ce jeudi auprès de l’AFP que la procureur en charge de l’enquête judiciaire «n’a pas jugé utile d’entendre plusieurs femmes qui dénonçaient pourtant des violences et des menaces» compte tenu du «stress post-traumatique complexe» dont elle souffrirait, son ex-compagnon est bien décidé à rendre coup pour coup. Dans des confidences accordées au Point , Julien Bayou se lamente de voir «quinze ans d’engagement jetés à la poubelle». «En 2022, j’étais élu de la nation et je dirigeais un parti. Aujourd’hui, je ne suis plus élu», déplore-t-il. Malgré sa «victoire», l’ancien responsable politique l’affirme : «J’ai tout perdu, y compris le sommeil.» «Mais je suis debout», assure le trentenaire.
«Cabinet de droit public»
Julien Bayou a beau s’être lancé dans une nouvelle carrière, bien loin de la politique, dans «un cabinet de droit public», il redoute les conséquences que cette affaire aura sur le plan professionnel : «Quelle université, demain, prendra le risque de me confier un cours ? Quelle association, quelle entreprise pourrait m’embaucher ? C’est une infamie, une longue souffrance que je ne souhaite à personne.» Il faut dire que le scandale, lancé par Sandrine Rousseau à la télévision en septembre 2022, a longtemps entaché l’image de Julien Bayou au sein de la classe politique. Et secoué pendant plusieurs mois le parti écologiste, qui se voulait, comme beaucoup de ses partenaires à gauche, exemplaire sur les questions des droits des femmes.