Assassinat en direct d’un influenceur au Venezuela : une complice présumée a été arrêtée
Le parquet du Venezuela a annoncé dimanche l'arrestation d'une possible complice dans le meurtre en direct d'un tiktokeur qui dénonçait des membres présumés du gang Tren de Aragua et des fonctionnaires de police prétendument corrompus. Jesus Sarmiento, qui comptait près de 80.000 abonnés sur TikTok, a été assassiné il y a huit jours par des hommes armés qui se sont introduits dans la résidence où il se trouvait.
Le procureur général Tarek William Saab a annoncé sur les réseaux sociaux l'arrestation de Pierina Uribarri, qu'il a désignée comme étant la compagne d'Adrian Romero, alias Niño Loco, «l'auteur» de l'assassinat. Il a également émis un mandat d'arrêt contre Adrian Romero et deux autres auteurs matériels présumés : Wilbert Gonzalez et Gerald Nieto.
Victime de menaces
Dans la vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, on entend des coups frappés contre une porte et les cris d'une femme en arrière-plan qui appelle «au secours». «Ils m'ont tiré dessus, ils m'ont tiré dessus», dit Jesus Sarmiento, alors que du sang est visible sur le sol. Deux hommes armés apparaissent brièvement avant la fin de la diffusion.
Jesus Sarmiento avait «dénoncé les menaces dont il était victime de la part de membres de GEDOS (Groupe Structuré de Délinquance Organisée) et de prétendus policiers», avait indiqué la semaine dernière le parquet en annonçant l'ouverture de l'enquête. Dans ses publications sur TikTok, Jesus Sarmiento avait notamment évoqué un des criminels les plus recherchés du pays, Hector Rusthenford Guerrero alias «El Niño» Guerrero, chef du Tren de Aragua.
«J’ai été kidnappé»
Il partageait aussi des photos et vidéos de membres présumés de ce gang et dénonçait les «extorsions» de fonctionnaires de police. «J'ai été kidnappé par (...) DAET - Direction des Actions Stratégiques et Tactiques de la Police -», avait-il affirmé dans l'une de ses dernières vidéos. «Nous sommes envahis par des fonctionnaires criminels qui travaillent avec des délinquants ordinaires», disait-il encore.
En mai, l'assassinat d'une jeune influenceuse lors d'une diffusion en direct à Jalisco, dans l'ouest du Mexique, avait ému le pays. Les autorités ont assuré qu'il n'y avait aucune «preuve» que ce meurtre ait un lien avec le crime organisé, et le parquet a ouvert une enquête pour «féminicide».