Muni d’un visa étudiant - pour lequel il a déboursé 2500 dollars -, Samir est arrivé en octobre dernier en Russie sur un vol Damas-Moscou. Ce Syrien âgé de 30 ans craignait d’être enrôlé dans l’armée de Bachar el-Assad. Pour financer son voyage, son père a emprunté de l’argent et sa mère a vendu ses bijoux en or. Mais une fois sur place, Samir n’a pas rejoint l’université d’Iekaterinbourg où il était inscrit. Son véritable but était tout autre: rejoindre l’Europe, ce qu’il a tenté de faire, en vain, d’abord via la Biélorussie pour entrer Pologne, puis en tentant de se rendre en Finlande.
À l’automne, «les groupes invitant les clandestins à tenter leur chance se sont multipliés rapidement sur Telegram», relève, le 1er février, le journal Novaïa Gazeta dans une enquête sur l’improbable périple de Samir et de centaines d’autres jeunes hommes de Syrie, du Yémen, d’Éthiopie ou d’Afghanistan qui se lancent, via la Russie, sur les routes de l’exil vers l’Union européenne. «On en voyait à Vyborg…