Disparition de Delphine Jubillar : la justice examine le résultat de nouvelles investigations qui "n'ont pas apporté d'élément majeur"

Une nouvelle audience dans l'affaire Delphine Jubillar, qui a disparu dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, en plein couvre-feu lié à la pandémie de Covid-19, dans le Tarn. La cour d'appel de Toulouse examine, jeudi 20 juin, le résultat de nouvelles investigations, ordonnées le 8 février, a appris franceinfo auprès du parquet général. Il avait requis un supplément d'information "pour faire vérifier des éléments portés à sa connaissance". Parmi ces "éléments", figure notamment une conversation téléphonique qui suscitait des interrogations, entre une femme et son fils condamné pour tentative de meurtre et incarcéré par le passé dans le même établissement pénitentiaire que Cédric Jubillar, le mari de l'infirmière disparue, mis en examen pour le meurtre de son épouse.

Les enquêteurs ont également vérifié les dires d'une médium qui affirme avoir eu des visions de Delphine Jubillar. Aucune de ces pistes ne s'est révélée probante. "Le supplément d'information n'a pas apporté d'élément majeur dans cette procédure vide de sens", confirme à franceinfo Jean-Baptiste Alary, l'un des avocats de Cédric Jubillar. Et de préciser que l'audience de jeudi devant la chambre de l'instruction pourrait se tenir à huis clos. La décision sera mise en délibéré et rendue à une date ultérieure.

Cédric Jubillar toujours en détention provisoire

Outre le supplément d'information, les magistrats se pencheront également sur l'appel de l'ordonnance de mise en accusation (OMA). Le 21 novembre 2023, à l'issue de plus de deux années d'investigations, les juges d'instruction ont décidé de renvoyer Cédric Jubillar devant la cour d'assises du Tarn, pour qu'il soit jugé pour meurtre. Dans cette affaire sans corps, ni aveux, ni témoin, ni scène de crime, les enquêteurs ont la conviction que ce peintre-plaquiste de 37 ans a tué sa femme. Le couple, qui a deux enfants, était en instance de divorce. Depuis la disparition de Delphine Jubillar, qu'il a lui-même signalée aux gendarmes, son mari clame son innocence et a donc contesté son renvoi devant les assises, par l'intermédiaire de ses conseils.

A maintes reprises, ses trois avocats ont également formulé des demandes de remise en liberté. Elles ont toutes été rejetées. Cédric Jubillar est en détention depuis sa mise en examen, le 18 juin 2021. En théorie, il aurait donc pu être libéré mardi : le Code de procédure pénale fixe à trois ans le délai maximum d'une détention provisoire, quand la peine encourue est supérieure à vingt ans de réclusion criminelle. Ce qui est le cas de Cédric Jubillar qui risque la perpétuité. Mais ce délai ne s'applique plus depuis que le supplément d'information a été ordonné par la cour d'appel de Toulouse. "Le délai pour la détention provisoire de Cédric Jubillar qui s'applique aujourd'hui est un 'délai raisonnable', à l'appréciation des juges", précise Jean-Baptiste Alary. Son client peut donc rester en détention jusqu'à un éventuel renvoi devant les assises d'Albi, si la justice le confirme. Dans ce cas, le procès de Cédric Jubillar pourrait avoir lieu au cours du premier semestre 2025.