«Je ne recommande pas la Corée du Sud» : surprises et réalités d’un voyage en Asie
Chien dans une poussette, dégustation de corn dog dans la rue, village de bambous… La Corée du Sud attire plus que jamais. Portée par la K-pop, les séries à succès comme Squid Game et une gastronomie qui séduit à l’international, la péninsule devient une destination incontournable. En 2024, 16 millions de touristes étrangers ont visité le pays, contre 11 millions l’année précédente, selon l’Office National du Tourisme Coréen.
Il faut dire que le pays conjugue paysages spectaculaires et un patrimoine historique. Toutefois, l’image d’une Corée du Sud idyllique est parfois bousculée par des réalités moins reluisantes : infestations de «lovebugs», régulation du tourisme, ou encore des chaleurs extrêmes. Deux voyageuses françaises nous livrent leurs impressions, partagées entre émerveillement et déconvenues.
Sonia : «Je ne recommande pas la Corée du Sud»
Après de longs mois de préparation, Sonia, 26 ans, passionnée par les séries coréennes, s’imagine déjà vivre une escapade à la hauteur de ses K-dramas préférés. Assistante de gestion à Paris, cette voyageuse chevronnée, a déjà posé ses valises aux Émirats arabes unis, au Canada et en Autriche, mais il lui manque encore une destination à cocher : la Corée du Sud. Le 17 août 2023, la jeune femme prend son envol vers l’Asie, direction l’aéroport international d’Incheon, à l’ouest de Séoul.
Dès qu’elle met le pied hors de l’aéroport, l’atmosphère étouffante du pays l’envahit. «Une chaleur invivable», se rappelle-t-elle. Des températures dépassant les 40 degrés, qu’elle a du mal à supporter. «Je ne recommande pas d’y aller en août». Son plus grand allié pendant ce séjour, le déodorant. «À ne pas oublier dans sa valise, rigole-t-elle, car impossible d’en trouver à Séoul». Autre choc, la propreté et le silence dans les transports, un cadre bien éloigné de ce à quoi la Saint-Germanoise est habituée dans les Yvelines. Mais rapidement, elle se heurte à des difficultés pratiques. «C’est difficile de se déplacer à Séoul, notamment à cause de la langue», confie-t-elle, regrettant l’absence d’affichage en anglais dans le métro. Et lorsqu’elle cherche à obtenir un renseignement, la surprise est grande, «personne ne vous aide», un comportement inattendu pour cette baroudeuse aguerrie. Elle est interpellée par le manque d’ouverture des habitants. «Certains Coréens sont très fermés, contrairement aux Japonais», observe-t-elle.
En vacances pour une semaine, Sonia enchaîne les visites selon un programme bien établi. Au marché de Dongdaemun, elle goûte à un festival de saveurs dans un lieu aussi fascinant que tentaculaire. Sans oublier les Seven Eleven (supérettes que l’on trouve dans presque toute l’Asie et qui sont ouvertes 24h/24, NDLR) où elle peut savourer les spécialités coréennes à toute heure de la nuit. Au palais de Gyeongbokgung, elle revêt le hanbok, un costume traditionnel. Malgré la beauté des lieux qu’elle explore, elle se sent mal à l’aise dans ce pays. «La beauté physique est primordiale, il y a des miroirs partout», constate-t-elle. Cette culture de l’apparence finit par l’oppresser. «Je ne recommande pas la Corée du Sud», affirme-t-elle sans détour, optant plutôt pour le Japon.
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Anne-Laura : «Le voyage d’une vie»
En juillet 2024, Anne-Laura, 28 ans, prend son envol pour l’Asie, aux côtés de son compagnon. Chargée de clientèle à Niort, elle ne s’attendait pas à ce que cette escapade de deux semaines en Corée du Sud dépasse ses attentes. Dès son arrivée dans la capitale, elle télécharge l’application Papago, indispensable pour traduire les menus des restaurants et déchiffrer les panneaux dans le métro. «Au début, nous étions un peu perdus», avoue-t-elle. Par ailleurs, l’absence de Google Maps ne la déstabilise pas, elle se tourne vers Kakao Map, une application locale.
Passionnée de K-drama, la Niortaise ne manque pas l’occasion de visiter les lieux emblématiques de ses séries préférées. Direction le village de Bukchon Hanok, entouré de maisons traditionnelles en bois. «C’est incroyable de découvrir un lieu qu’on a vu à l’écran», confie-t-elle émerveillée, en référence au K-drama «This World Is Not Real». Puis direction la forêt de Séoul, un havre de verdure inattendu au sein de la capitale. Elle découvre le corn dog coréen, une saucisse enrobée de pâte et de fromage fondu, payée 4000 wons (environ 2 €).
Passer la publicitéElle laisse derrière elle l’effervescence de Séoul, entre gratte-ciel et rythme effréné, pour s’évader à Busan, une ville portuaire à deux heures en train de la capitale. Elle emprunte le Haeundae Blueline Park, une ligne ferroviaire longeant la côte de Busan, avant de survoler la baie de Haeundae dans une capsule aérienne. Entre plages, temples et marchés locaux, «j’ai découvert un monde que je n’oublierai jamais». «À Séoul, tout va très vite, alors qu’à Busan, on a plus l’impression d’être en vacances». Au final, «la Corée du Sud, c’est le voyage d’une vie». Et déjà, un autre horizon l’appelle, l’île de Jeju, située au sud du pays, où elle rêve de poser ses valises pour de nouvelles aventures.
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