TEMOIGNAGE. "C'est décevant d'avoir fait vibrer autant de Français et qu'il n'y ait rien derrière" : le champion olympique de BMX Joris Daudet se retrouve sans sponsor

Où est passé l'esprit JO en France, quand on ne s'appelle pas Léon Marchand ou Teddy Riner ? Beaucoup de médaillés français se posent aujourd'hui la question. À l'image du champion olympique de BMX Race Joris Daudet, qui faisait son retour sur la scène médiatique le week-end des 17 et 18 mai, lors de l'ouverture au grand public du site olympique de cyclisme d'Élancourt. Neuf mois après les JO, malgré l'or décroché à Paris, l'athlète peine à trouver de l'argent pour poursuivre sa carrière et tire la sonnette d'alarme en pensant aux Jeux olympiques de 2028.

L'été dernier, le triplé historique du BMX tricolore, Joris Daudet en tête, faisait le tour des télévisions et des médias. Neuf mois plus tard et malgré une hausse de 30% des licenciés, l'euphorie a laissé place à la déception. "Triplé historique, on pensait que ça allait nous aider tous les trois, on s'attendait à avoir des partenariats, décrit le champion olympique de 34 ans.

"On a tapé à la porte de pas mal de choses, mais souvent ils nous répondent qu'ils ne sont pas intéressés, qu'il n'y a pas d'argent et malheureusement, j'en ai entendu pas mal de gens le dire. On n'est pas un pays dit 'sportif'. Quand on est champion olympique et qu'on n'arrive pas à avoir un partenaire…", se désole-t-il.

"C'est quand même décevant d'avoir fait vibrer autant de Français, et qu'il n'y ait rien derrière."

Joris Daudet, champion olympique de BMX

à franceinfo

Dans ces conditions, il est difficile pour le champion d'être pleinement tourné vers les Jeux de Los Angeles, en 2028. "Si personne ne suit derrière, pourquoi le faire ?, interroge Joris Daudet. Et là, je parlais avec Anthony Jeanjean, pas mal d'aides qui ont été supprimées aussi. On n'est pas tous footballeurs et on ne gagne pas des millions, il va falloir qu'on trouve d'autres solutions." La situation est telle que la Fédération française de cyclisme planche sur un plan novateur autour, notamment, du droit à l'image pour tenter de trouver de nouvelles ressources financières pour ses champions.