Ce que l'on sait des frappes israéliennes qui ont visé des responsables du Hamas au Qatar

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Plusieurs explosions ont été entendues à Doha, au Qatar, où résident les responsables du Hamas qui ont participé aux négociations sur un cessez-le-feu à Gaza. L'armée israélienne a annoncé avoir mené, mardi 9 septembre, des frappes contre des responsables du mouvement islamiste palestinien. "L'Etat du Qatar condamne fermement l'attaque lâche menée par Israël qui a visé des immeubles résidentiels abritant plusieurs membres du bureau politique du Hamas", a écrit le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Majed al-Ansari, sur X, condamnant une attaque "lâche". 

Un membre des forces de sécurité tué 

Le Qatar a annoncé qu'un membre de ses forces de sécurité avait été tué, et d'autres blessés, dans les frappes israéliennes ayant visé un complexe abritant des membres du mouvement islamiste palestinien Hamas à Doha. "Selon les premières informations, l'attaque a causé la mort du sous-officier Badr Saad Mohammed Al-Humaidi Al-Dosari, membre des forces de sécurité intérieure (Lekhwiya), alors qu'il était en service sur le site visé, et fait plusieurs blessés parmi les forces de sécurité", a indiqué le ministère qatari de l'Intérieur dans un communiqué.

Plus tôt, un membre du bureau politique du mouvement islamiste palestinien, Souheil al-Hindi, a affirmé à la chaîne Al Jazeera que les frappes avaient fait "plusieurs morts" mais que les dirigeants du Hamas avaient survécu, y compris le négociateur en chef, Khalil al-Hayya. En revanche, son fils, ainsi que le directeur de son bureau, figurent parmi les "plusieurs martyrs", a ajouté cette source à la chaîne qatarie. 

Selon le média Al Arabiya, les frappes israéliennes ont touché les quartiers de la délégation du Hamas dans la capitale qatarie. Un responsable du Hamas, cité par l'AFP sous le couvert de l'anonymat, a reconnu pour sa part que "la délégation des négociateurs du Hamas a été ciblée lors d'une réunion à Doha, où elle discutait de la proposition du président Trump pour un cessez-le-feu à Gaza".

Israël "assume l'entière responsabilité" des frappes

"L'action menée [mardi] contre les principaux chefs terroristes du Hamas était une opération israélienne totalement indépendante", a commenté sur X le cabinet du Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou. "Israël l'a initiée, Israël l'a menée et Israël en assume l'entière responsabilité", a ajouté le cabinet du chef du gouvernement au sujet de cette opération visant, selon Israël, des "hauts responsables" du groupe islamiste au pouvoir dans la bande de Gaza.

Lors d'un événement organisé par l'ambassade des États-Unis à Jérusalem, Benyamin Nétanyahou a déclaré qu'il avait ordonné cette opération "pour régler les comptes avec les meurtriers, et pour assurer la sécurité future des citoyens d'Israël". "L'époque où les chefs terroristes pouvaient jouir de l'immunité partout est révolue", a-t-il déclaré, assurant avoir ordonné cette attaque à la suite de la fusillade meurtrière survenue la veille à Jérusalem-Est.

La communauté internationale condamne 

Dans la foulée des frappes, l'ambassade des Etats-Unis au Qatar a appelé ses ressortissants dans le pays à "rester à l'abri". L'Iran, principal soutien du Hamas, a également parlé d'"une violation flagrante de toutes les règles et réglementations internationales", tandis que le président palestinien, Mahmoud Abbas, a estimé que l'attaque menaçait la "stabilité régionale""La brutale attaque israélienne contre le Qatar constitue une violation flagrante du droit international", a précisé un communiqué.

Le chef de l'ONU, Antonio Guterres, a aussitôt condamné la "violation flagrante" de la souveraineté du Qatar par Israël. Le président français, Emmanuel Macron, a quant à lui jugé les frappes "inacceptables quel qu'en soit le motif", en exprimant sa "solidarité au Qatar et à son émir". Le Premier ministre britannique Keir Starmer a également condamné les frappes menées par Israël au Qatar, estimant, comme son homologue français, qu'elles risquent "d'intensifier l'escalade dans toute la région".

"Une grande partie du monde, y compris une grande partie du monde démocratique, ou du moins les gouvernements, ont honteusement, honteusement oublié le 7-Octobre", a réagi dans la soirée le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, peu après ces messages de condamnation. "Mais je n'oublie pas, et Israël n'oubliera jamais", a-t-il déclaré lors d'une réception à l'ambassade américaine à Jérusalem, peu après que le Royaume-Uni et la France aient condamné les frappes israéliennes visant les dirigeants du Hamas au Qatar.