Donald Trump s’attaque à la Cour pénale internationale, le gouvernement israélien applaudit

Donald Trump n’en a pas fini avec ses décrets, et cette fois c’est la Cour pénale internationale qui est dans son viseur. Après avoir affirmé mardi soir vouloir « prendre le contrôle » de Gaza et en expulser les Palestiniens – rien de moins d’un nettoyage ethnique -, le président états-unien lance l’assaut contre les institutions garantes du droit international. Le locataire de la Maison Blanche a signé jeudi 6 février un décret prévoyant des sanctions contre la CPI, qu’il accuse d’avoir « engagé des actions illégales et sans fondement contre l’Amérique et notre proche allié Israël » dont le premier ministre fait l’objet d’un mandat d’arrêt pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

Certes Washington pas plus que Tel Aviv ne sont partie prenante du statut de Rome qui définit les crimes internationaux sur lesquels la Cour a un pouvoir juridictionnel. Certes l’ex-président Joe Biden avait jugé « scandaleux » les mandats d’arrêt contre Benyamin Netanyahou et Yoav Gallant, l’ex-ministre israélien de la Défense. Certes Donald Trump est ouvertement passé outre en recevant le premier ministre israélien dans le bureau ovale cette semaine. Mais il franchit (encore) un nouveau cap dans le sapement de l’État de droit avec ce texte, diffusé par la Maison Blanche, qui interdit l’entrée aux États-Unis aux dirigeants, employés et agents de la CPI ainsi qu’aux plus proches membres de leurs familles et à quiconque considéré comme ayant apporté son aide aux travaux d’enquête de la CPI.

Le gouvernement israélien « félicite » Donald Trump

Le décret prévoit aussi de geler tous les avoirs détenus aux États-Unis par les personnes visées dont les noms n’ont pas été rendus publics dans l’immédiat. Il pousse ainsi bien plus loin les sanctions prises par le précédent gouvernement Trump en 2020 qui avaient ciblé Fatou Bensouda, alors procureure de la Cour.

« Le travail de la Cour est essentiel pour le combat contre l’impunité », a soutenu le ministre des Affaires étrangères des Pays-Bas, qui abritent la Cour pénale internationale, Caspar Veldkamp sur le réseau social X. Les sanctions de Trump contre la CPI menacent son indépendance, a également réagi le président du Conseil européen, António Costa.

De son côté, Israël – dont le gouvernement d’extrême droite a déjà lancé un plan de « départs volontaires » pour les Gazaouis dans la foulée de la déclaration de Trump mardi – n’a pas tardé à se réjouir du décret. « Je félicite vivement le président Trump », a déclaré ministre israélien des Affaires étrangères Gideon Saar, vendredi sur le réseau social X, arguant que « la CPI poursuit de façon agressive les dirigeants élus d’Israël, la seule démocratie au Moyen-Orient ».

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