Consentement, diversité, prévention... Le Festival du film d'éducation à la vie affective et sexuelle s’achève à Amiens
La première édition du « festival du film d'éducation à la vie affective et sexuelle » (Ffevas) s’est terminée mercredi 28 mai à Amiens. Une initiative inédite en France selon ses organisateurs, qui ciblaient un public scolaire, mais aussi parents-enfants et adultes. Depuis lundi, ce petit festival gratuit projette des courts-métrages abordant des thèmes comme la diversité sexuelle, le consentement, la prévention des maladies sexuellement transmissibles, l'identité de genre ou encore l'égalité femmes-hommes.
Le Ffevas se vante sur son site d’être le « premier festival de court-métrage français consacré à l’éducation affective et sexuelle ». Les films sont adaptés à chaque public : 350 collégiens ont été accueillis lundi 26 mai, 350 lycéens le mardi 27, et une séance parents-enfants de 9-12 ans le mercredi après-midi. Des échanges avec des réalisateurs ou encore des quiz interactifs sur smartphones pour les adolescents sont organisés.
« Notre association intervient déjà en milieu scolaire sur les sujets d'éducation à la vie affective et sexuelle, avec le cinéma comme outil » de médiation, explique à l'AFP Marie Backeland, directrice de l'association amiénoise La Fabrique d'Images, à l'origine du projet. « On a voulu aller plus loin avec ce festival », en s'inspirant de l'unique événement du même genre en Europe, le Sex Education Film Festival de Terrassa, près de Barcelone, ajoute la directrice.
Faire de la « prévention » aux plus jeunes
En France, environ 2,3 millions de jeunes de moins de 18 ans consultent des sites pornographiques, selon une étude de l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) datant de 2023. « Pour la plupart c'est leur premier contact avec la sexualité, c'est violent, c'est stéréotypé » et le festival propose « justement tout l'inverse » pour « faire de la prévention », souligne Marie Backeland. Financé par des fonds publics, le festival a été conçu en accord avec le programme d'éducation à la vie affective et sexuelle (EVARS) que l'Éducation nationale prévoit d'appliquer à partir de la rentrée 2025.
En France, environ 2,3 millions de jeunes de moins de 18 ans consultent des sites pornographiques
Chiffres publiés par l’Arcom en 2023
Des séances « adultes » pour les plus de 18 ans sont également organisées chaque soir, avec des films abordant parfois des sujets plus difficiles, comme l'inceste. « On a essayé d'équilibrer pour que ce soit des soirées à la fois sérieuses mais aussi drôles, émouvantes. Donc on va aussi parler de relations de couple, de plaisir (...), parce que le sexe n'est pas que dramatique », précise Marie Backeland.
La réalisatrice Élise Lissague présentait mercredi 28 mai au Ffevas son court-métrage Filigrane, sur le thème du consentement dans un rapport sexuel, qui doit être « une histoire d'écoute, de questionnement, de respect » à chaque instant, plaide-t-elle. Le Ffevas « c'est génial », car « les festivals en général ont besoin de ratisser large » et peuvent donc se méfier d'un film « un petit peu subversif » comme Filigrane, même si celui-ci ne contient « aucune nudité », ajoute-t-elle.