Entendre l’hymne de la Ligue des champions dans une enceinte mythique face au plus grand club du monde et ses quinze C1 dans l’armoire à trophées. Le décor est planté. Et fait saliver. Ne cherchez pas, vous ne trouverez pas plus belle, grandiose et difficile entrée en matière pour l’OM sur la scène continentale. Quand ils pénétreront sur la pelouse du légendaire stade Santiago Bernabeu, retapé et moderne avec son toit rétractable et ses 80.000 spectateurs, les joueurs de l’OM auront du mal à ne pas se refaire le film de gamins guidés par le rêve, une fois dans leur vie, de défier le Real Madrid (21 heures, Canal+).
Une fois ces émotions passées, les 4000 supporteurs marseillais qui ont fait le déplacement dans la capitale espagnole s’attendent à voir une équipe à la hauteur du retour en Ligue des champions. Un défi immense certes, mais avec peu de choses à perdre au final. Tout le monde s’attend à une victoire madrilène tant le rapport de force penche sévèrement d’un côté… Première journée oblige, l’OM ne sera ni qualifié, ni éliminé en cas de victoire ou défaite, mais une grande performance face au leader de Liga (4 victoires en 4 matchs) lancerait de la meilleure des manières la campagne européenne.
Passer la publicitéAvec cette nouvelle formule séduisante de la C1 entrevue la saison passée, le club de Frank McCourt, qui sort d’un été plus que mouvementé avec notamment l’affaire Rabiot-Rowe, tous deux exfiltrés fin août, aborde son retour en Ligue des champions avec appétit et gourmandise. Si le carton contre le FC Lorient vendredi (4-0) au Vélodrome ne veut pas dire grand-chose - les Bretons en avaient pris sept à domicile contre Lille (1-7) lors de la précédente journée - mais a le mérite d’avoir enclenché une dynamique après une rentrée morose (1 victoire, 2 défaites en L1), l’Olympique de Marseille débarque avec l’intention d’exister. « On ne va pas à Madrid pour se promener mais pour faire de notre mieux, avance Roberto De Zerbi. Le Real est l’une des meilleures équipes au monde et on va jouer avec le plus d’humilité possible et le plus d’ambition. »
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Une rencontre classée à haut risque
Après une fin de mercato totalement folle (6 arrivées tardives, 12 au total pour 16 départs), alors que les dirigeants promettaient en juin enfin de la stabilité après un exercice conclu à la deuxième place à dix-neuf points du Paris SG, le club phocéen lance sa saison en septembre et se coltinera cette semaine le Real Madrid et son rival parisien dimanche au Vélodrome. Une semaine excitante pour les uns, dangereuse pour les autres. « On doit aller à Madrid avec de l’ambition parce qu’on n’a pas un maillot léger, plante le technicien italien, qui passe aussi un test face à Xabi Alonso avant de retrouver Luis Enrique. On doit avoir l’ambition de jouer notre match et d’essayer de faire un résultat. C’est ce que nous impose cette ville, ce club et son histoire. Même si on n’oublie pas d’où on vient. »
Dans une rencontre classée à haut risque par les autorités, la formation olympienne compte sur la fraîcheur et l’ambition de son armée de petits nouveaux (Aguerd, Pavard, O’Riley, Emerson, Vermeeren, Medina, Paixao, Aubameyang…) pour tordre aux pronostics. « Si je ne me sentais pas l’OM capable de faire de belles choses en Ligue des champions, je ne serais pas venu ici, avance Benjamin Pavard, qui croisera un certain Kylian Mbappé, une semaine après l’avoir côtoyé avec les Bleus pour lancer les qualifications à la Coupe du monde 2026. On a l’effectif pour. »
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Dernier de son groupe de C1 lors de ses trois dernières participations (2023, 2012, 2014), l’OM n’a jamais rivalisé avec le Real Madrid (4 défaites en autant de rencontres) dans son histoire européenne. Pour autant, si les dirigeants refusent d’avancer un objectif cette saison en Europe, une qualification aux barrages serait un moindre mal quand on sait que Brest, Lille, Monaco et le Paris SG l’ont fait lors du dernier exercice. Pour cela, il faudra bien négocier un calendrier abordable (Ajax, Sporting, Atalanta, Newcastle, Union Saint-Gilloise, Liverpool, Bruges), pour un club qui se targue, à juste titre, d’être à jamais le premier vainqueur français de la plus belle des compétitions en 1993. Cela ferait tache d’être le premier club de l’hexagone classé au-delà de la 24e place dans cette nouvelle mouture de la Ligue des champions.
Pour lancer sa dix-huitième participation en C1, l’Olympique de Marseille s’attaque au plus costaud du programme – sans oublier la réception de Liverpool le 21 janvier prochain - avec la formation de Xabi Alonso. Le technicien de 43 ans, successeur de Carlo Ancelotti après avoir métamorphosé le Bayer Leverkusen (champion d’Allemagne 2024, finaliste de la Ligue Europa), s’est lancé dans une totale révolution tactique avec les Merengue. Pour un visage plus séduisant et structuré après la saison ratée (2e de Liga, quart de finale de C1) ?
Passer la publicitéEncore trop tôt pour le dire à ce moment de la saison après des victoires contre des équipes abordables (Osasuna, Oviedo, Majorque, Real Sociedad, 8 buts pour, 2 buts contre), mais avec un Kylian Mbappé saignant et décisif (4 buts en 4 journées de Liga). Avec le retour de Jude Bellingham, le Real Madrid se sait supérieur à l’OM et entend bien le prouver pour lancer sa campagne européenne avant des rendez-vous bien plus calibrés (Juventus, Liverpool, Manchester City…). Mais la bande de Benjamin Pavard rêve d’une autre histoire.