Mercosur : "On attend" d'Emmanuel Macron "qu'il soit extrêmement ferme vis-à-vis du président Lula", lance l'interprofession du bétail et des viandes

"On attend du président [Emmanuel Macron] qu'il soit extrêmement ferme et qu'il n'y ait pas d'ambiguïté vis-à-vis du président Lula" par rapport au Mercosur, espère jeudi 5 juin sur France Inter Patrick Benezit, vice-président d'Interbev, l'interprofession du bétail et des viandes, à l'occasion de la visite d'État en France du président brésilien jeudi 5 et vendredi 6 juin. Ce dernier a exhorté jeudi son homologue français Emmanuel Macron à "conclure" l'accord de libre échange entre le Mercosur et l'Union européenne, auquel Paris est opposé dans sa forme actuelle.

Il doit déjeuner en tête-à-tête avec Emmanuel Macron. La visite a lieu dans un contexte de tensions, liées notamment aux surtaxes douanières imposées par Donald Trump. En pleine guerre commerciale avec les États-Unis, le président Lula vient plaider en faveur du Mercosur, l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et l'Argentine, le Brésil, l'Uruguay et le Paraguay. "C'est le moment d'être très clair au niveau des autorités françaises, on pense au chef de l'État qui on le rappelle a son droit de veto c'est un accord qui nécessite l'aval de tout le monde pour passer à la minorité de blocage", rappelle Patrick Benezit.

Faire valoir son droit de veto si nécessaire

Il n'est pas question que les filières agricoles soient sacrifiées sur l'autel de la guerre commerciale, répètent leurs représentants. Les porte-paroles des filières, bovine, volaille, céréalières et sucrière demandent un rendez-vous d'urgence avec Emmanuel Macron afin qu'il pousse pour une minorité de blocage (il faut que quatre États membres s'y opposent) ou alors qu'il fasse valoir son droit de véto si la France n'y parvient pas.

"C'est bien de ne pas être seuls car il y a d'autres pays européens qui ne souhaitent pas cet accord. Au cas où il y a cette possibilité qu'a le chef de l'État de poser son veto, on attend du président qu'il soit extrêmement ferme et qu'il n'y ait pas d'ambiguïté vis-à-vis du président Lula mais également de la commission européenne", lâche le vice-président de l'interprofession du bétail et des viandes. "C'est elle qui a autorité pour mener à bien ou pas cet accord mais elle ne peut pas le faire sans la voix de la France". Cet accord "entérinerait de manière légale un scandale qui aujourd'hui touche à l'avenir de notre agriculture, de notre élevage, à la souveraineté alimentaire et au modèle d'agriculture que l'on souhaite avoir au niveau européen".