« Vies de philosophes » de Jean-Claude Pinson : douze penseurs pris par la poésie

Pourquoi classer les Vies de philosophes de Jean-Claude Pinson dans le rayon « poésie » ? Parce que l’auteur est poète ? Parce que la présentation, avec ses retours à la ligne, adopte la forme du vers ? Pour toutes ces raisons sans doute, et pour nous rappeler que la poésie n’a jamais, quoi qu’on dise, déserté les domaines de la narration, de la description, de la pensée. Qu’on songe aux « vidas » des troubadours, auxquelles ce livre fait penser.

Jean-Claude Pinson, poète et philosophe, propose un parcours en 12 étapes, qui va de Salomon Maimon à Tran Duc Thao, deux philosophes peu connus. Le premier, juif de Biélorussie, disciple de Maïmonide, s’opposa à Kant, qui le considérait comme « un qui l’(avait) compris mieux que quiconque ». Tran Duc Tao, penseur marxiste et militant anti-impérialiste très connu pendant les années 1970, réprouvé au Vietnam et mort oublié à Paris.

Des penseurs célèbres jalonnent ce chemin, Georg Wilhelm Friedrich Hegel, Karl Marx, Georg Lukacs, Martin Heidegger (en 11 lignes d’un mot, juste pour rappeler son engagement nazi), Walter Benjamin, Alexandre Kojève, Hannah Arendt. Des noms moins attendus figurent dans le cortège : Giacomo Leopardi, poète que l’on ne voyait pas comme un « vrai » philosophe ; Gustave Chpet, à découvrir ; ou Bernardo Soares, qui, à proprement parler, n’existe que comme « hétéronyme » du poète Fernando Pessoa. Pourquoi choisir entre philosophie et poésie ? Ce livre donne les deux.

Vies de philosophes, de Jean-Claude Pinson, Champ Vallon, 368 pages, 25 euros

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