Ballet du Rhin : un début de saison très contemporain
En prévision de son grand spectacle de fin d'année, le Ballet du Rhin continue de travailler sa nouvelle version de Casse-Noisette . Ce qui ne l'empêche pas de donner, pour cette ouverture de saison, deux ballets contemporains de trente minutes magnifiquement dansés, comme toujours avec cette compagnie. Pour prologue, on a droit à la reprise fortement réadaptée d'une œuvre de Bruno Bouché « Nous ne cesserons pas », créée en 2011 à la Fondation Cziffra sur la Sonate en si mineur de Liszt.
Sublimement jouée au piano par Tanguy de Williencourt, cette pièce tente d'illustrer, sans tomber dans un romantisme désuet, la recherche d'un lien spirituel avec le monde qui nous entoure, et avec elle le mystère de la vie. Une énorme échelle semble symboliser notre quête insatiable d'un autre monde - comme un appel vers l'au-delà. Seul regret : que cette échelle ait été installée en fond de scène, côté cour, ce qui prive de sa vue le tiers des spectateurs de ce théâtre à l'italienne.
En deuxième partie, voici les Noces de Stravinski avec orchestre, chœurs et solistes – déjà, un évènement en soi. Cette partition, créée en 1923 à Paris par les Ballets russes, exige une direction de main de maître qu'assure la chorégraphe québécoise Hélène Blackburn. Elle a su ménager le délicat équilibre de l'exécution entre la puissance de la musique et la chorégraphie. Pas facile quand on sait que l'œuvre est fétiche pour des chorégraphes comme Jiri Kylian ou Angelin Preljocaj.
Ici, dix danseuses tout en blanc entourent un seul danseur en noir. Dans ce ballet très féminin, l'homme semble insignifiant, comme si la décision de l'union revenait à la femme. Pour autant, la dramaturgie du final est absolument sublime mais… chut ! on vous laisse la surprise.
À Strasbourg jusqu'au 7 octobre, à Colmar le 12 (sans orchestre) et à Mulhouse les 18 et 20 octobre.