Passe d'armes entre Benjamin Netanyahu et Emmanuel Macron autour de la création de l'État d'Israël
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a riposté mardi 15 octobre aux commentaires du président français Emmanuel Macron, affirmant que la création de son pays émanait de la "guerre d'indépendance" de 1948, et non d'une décision de l'ONU.
"Un rappel au président de la France : ce n'est pas la résolution de l'ONU qui a établi l'État d'Israël, mais plutôt la victoire obtenue dans la guerre d'indépendance avec le sang de combattants héroïques, dont beaucoup étaient des survivants de l'Holocauste - notamment du régime de Vichy en France", a déclaré Benjamin Netanyahu dans un communiqué.
"Benjamin Netanyahu ne doit pas oublier que son pays a été créé par une décision de l'ONU", avait affirmé Emmanuel Macron, faisant référence au vote en novembre 1947 par l'Assemblée générale des Nations unies du plan de partage de la Palestine en un État juif et un État arabe.
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Les tensions se sont accrues entre les deux dirigeants depuis qu'Emmanuel Macron a insisté la semaine dernière sur le fait que l'arrêt des exportations d'armes utilisées par Israël dans la bande de Gaza et au Liban était le seul moyen de mettre fin à ces guerres.
Zone tampon
La France a également jugé "tout à fait inacceptable" que les Casques bleus de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), qui comprennent un contingent français, soient "visés délibérément par les forces armées israéliennes", après que plusieurs d'entre eux ont été blessés par des tirs israéliens dans le sud du Liban.
Après quasiment un an de tirs frontaliers avec le Hezbollah, Israël a lancé au Liban le 23 septembre une intense campagne de frappes aériennes contre les fiefs du mouvement libanais pro-iranien, puis le 30 une offensive terrestre dans le sud du pays.
Israël a insisté à plusieurs reprises sur la nécessité d'une zone tampon le long de sa frontière nord avec le Liban pour empêcher toute présence de combattants du Hezbollah, un allié du Hamas palestinien.
"Ce n'est pas le moment de s'affranchir des décisions de l'ONU", a souligné Emmanuel Macron, selon des participants au Conseil des ministres.
La résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui a acté la fin de la précédente guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006, affirme que seuls l'armée libanaise et les Casques bleus de la Finul doivent être déployés dans le sud du Liban.
Avec AFP