Coupe du monde des clubs : PSG-Real Madrid, un statut à assumer pour les uns, à reconquérir pour les autres

PSG-Real Madrid, un choc attendu ? Un doux euphémisme. Il y a d’abord l’enjeu immédiat, et un billet à distribuer pour la finale de la Coupe du monde des clubs face aux Anglais de Chelsea, dimanche, au MetLife Stadium de East Rutherford (New Jersey). On ne parle même pas des implications financières, avec encore près de 60 M€ à empocher en deux matchs pour le futur champion du monde. Et il y a tout le reste. Tout ce qui fait que cette affiche a un parfum particulier, aussi alléchant qu’explosif, entre un Real en reconstruction sous la houlette de Xabi Alonso, successeur de Carlo Ancelotti sur le banc, et un Paris Saint-Germain insubmersible, qui surfe sur sa vague.

Le tout, bien sûr, avec le paramètre Kylian Mbappé. Freiné par une gastro-entérite aiguë en début de tournoi, le capitaine de l’équipe de France, buteur face à Dortmund en quarts (3-2), retrouve son ancien club pour la première fois depuis son départ, lors de l’été 2024. De drôles de retrouvailles, sachant que «KM» et le PSG sont en conflit autour des 55 M€ de primes et salaires impayés datant de la fin de la campagne 2023-24. Les deux parties se retrouveront aux prud’hommes dans les mois à venir. L’idylle entre le natif de Paris et les champions d’Europe a duré sept ans. Elle s’est achevée dans le chaos.

Ils deviennent l’équipe que tout le monde veut battre et ce sera encore plus alléchant.

Kylian Mbappé
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Mbappé a réalisé son «rêve» en rejoignant la Casa Blanca. Les Parisiens ont concrétisé le leur en décrochant leur premier titre de champion d’Europe, sans lui. «Ils deviennent l’équipe que tout le monde veut battre et ce sera encore plus alléchant», disait-il début juin, après le sacre parisien. Sans la superstar de 26 ans, Luis Enrique a eu le champ libre pour transformer les Rouge et Bleu en redoutable machine à gagner. Pas une tête qui dépasse, personne pour rechigner sur les efforts défensifs. Une vraie équipe, un vestiaire apaisé. «Peut-être qu’on serait encore plus fort avec Mbappé», glissait Ousmane Dembélé avant la finale de Ligue des champions face à l’Inter (5-0).

Peut-être… Ce qui est sûr, c’est que Luis Enrique avait raison : le PSG est effectivement devenu «plus fort» sans «KM», légende parisienne et meilleur buteur de l’histoire du club (256 buts). Lequel Mbappé, lui, s’est montré moins visionnaire. «Si je liais mon avenir à la Ligue des champions, et je ne manque pas de respect au club, je serais parti très loin !», s’amusait-il en 2022, après avoir une nouvelle fois repoussé les avances du Real pour prolonger à Paris.

Malgré ses beaux discours et son attachement déclaré au Paris Saint-Germain, Kylian Mbappé l’a sans doute mauvaise d’avoir vu son ancien club décrocher la C1 avant lui. Surtout qu’il rejoignait un Real Madrid champion d’Europe sortant, avec Vinicius Jr, Jude Bellingham et compagnie. Clairement, il aura à cœur de montrer à ses anciens partenaires que le patron, c’est toujours lui. Et inversement. «C’est un très bon ami, on en avait parlé en équipe de France, il a de très bons amis ici (notamment Ousmane Dembélé et Achraf Hakimi, des «frères», NDLR), mais demain (ce mercredi), les gens ne vont pas lui faire de cadeau. Chacun va défendre ses couleurs», a prévenu le jeune Parisien Warren Zaïre-Emery, mardi, Fabian Ruiz revelant que «ce fut un plaisir de jouer avec lui. Et je lui souhaiterai toujours le meilleur, sauf quand nous jouerons contre lui».

Avec Dembélé et Beraldo ?

Rappelons qu’Ancelotti a eu toutes les peines du monde à tirer le meilleur de son effectif cinq étoiles la saison passée. Une saison noire… dans les standards du Real (2e en Liga, finale de Coupe du Roi et quart de finale en C1). Bien souvent, on a reconnu à Madrid les maux qui ont touché le Paris-SG ces dernières années, avec du talent à revendre mais aucun équilibre. Charge à Xabi Alonso de trouver la clé pour tirer le meilleur du potentiel incroyable de cette armada madrilène.

Luis Enrique, lui, avance en terrain connu. Il n’a qu’à continuer sur la dynamique qui a conduit «son» Paris-SG sur le toit de l’Europe, collectif, pressing, jeu. On ne change pas une équipe qui gagne. Sauf quand on n’a pas le choix. En l’occurrence, le PSG devra se passer des services de Willian Pacho et Lucas Hernandez, expulsés en quarts de finale et suspendus pour deux matchs. Lucas Beraldo a intérêt à se tenir prêt. À voir si Ousmane Dembélé, convalescent en début de tournoi et sorti du banc contre l’Inter Miami (4-0) et le Bayern Munich (2-0), réintégrera le 11 de départ, lui qui est en course pour le Ballon d’or. Mêmes dilemmes pour Xabi Alonso, qui doit composer sans Dean Huijsen, suspendu, et qui doit trancher au sujet d’un retour de Kylian Mbappé dans le 11. Le tout alors que Gonzalo García flambe depuis le début de la Coupe du monde des clubs (4 buts).

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PSG-Real, deux styles, deux philosophies, l’équipe en forme du moment contre la référence européenne historique, des retrouvailles, des amitiés, des rivalités, des stars, de l’enjeu… Que demander de plus ? Certes, certains spectateurs et observateurs sont peut-être en surdose de foot à ce stade de la saison. Mais cette affiche a tout pour plaire. Charge aux acteurs de donner le change sur le terrain, mais sur le papier, tous les ingrédients sont réunis pour un match bouillant et passionnant, avec un Paris Saint-Germain qui aura à cœur d’assumer son statut de roi d’Europe face à son ancien taulier et à l’autoproclamé meilleur club du monde.