Disparition de Lilou, 16 ans : un homme, suspecté d’avoir prostitué l’adolescente, mis en examen à Grenoble
Il se serait comporté comme un véritable proxénète. Un homme a été mis en examen ce week-end à Grenoble, pour proxénétisme et soustraction de mineur, a appris Le Figaro auprès du parquet de la ville ce lundi 25 novembre. Il aurait effectivement enlevé puis forcé à se prostituer la jeune Lilou, âgée de 16 ans, qui avait été portée disparue le 23 octobre dernier.
Ce jour-là, l’adolescente se rend comme tous les jours dans une boutique de maroquinerie à Talange, une commune en Moselle. Peu après le déjeuner, sa patronne lui demande de se rendre dans une blanchisserie de vêtements à Longeville-lès-Metz, à quelques kilomètres de là. Sur le chemin, elle prévient sa mère par SMS qu’elle est dans le bus... avant de disparaître. Sans nouvelles de sa fille, sa mère se rend alors au commissariat et lance un appel à témoins sur les réseaux sociaux.
Une petite annonce sur Internet
De premiers témoignages remontent au fil des jours. Des passants disent avoir aperçu l’adolescente avec un homme «qui avait le double de son âge, tatoué dans le cou, aux cheveux longs, frisés et attachés», qui circulait «dans une Clio grise et noire», d’après la publication diffusée sur Facebook.
Ce n’est que six jours plus tard que Lilou réapparaît, mais à des centaines de kilomètres de là, dans un train à Voiron, tout près de Grenoble (Isère). L’air désorientée, elle est repérée par les autorités qui lui demandent si tout va bien. Elle leur révèle avoir été forcée à se prostituer sous l’emprise d’un individu, qui l’a menée de Metz à Grenoble.
Devant les enquêteurs, elle précise que cet homme se comportait comme un proxénète : pendant qu’elle enchaînait les passes dans différents appartements, l’individu percevait l’argent des clients, fournissait les vêtements et les logements, et gérait sa petite annonce publiée sur le site «sexemodel».
Des clients entendus
De son côté, le proxénète présumé demeure introuvable. Deux enquêtes sont ouvertes par le parquet de Metz : la première pour disparition et la seconde pour soustraction de mineure, confiée à la brigade de protection des mineurs. Elles se soldent par l’interpellation du suspect, lundi 18 novembre, près d’un mois après les faits. Le mis en cause, dont l’identité n’a pas été révélée, a été placé en garde à vue. L’exploitation de téléphones saisis «a permis d’établir la réalité de la prostitution de la mineure», précise le procureur de Grenoble, Éric Vaillant. Plusieurs clients ont été entendus et feront l’objet de poursuites pénales, a-t-il aussi déclaré.
Le suspect a été mis en examen samedi 23 novembre des chefs de proxénétisme aggravé sur mineur de 15 à 18 ans, soustraction de mineur, proxénétisme de victime majeur et recours à la prostitution de mineur. Il a été placé en détention provisoire. Les investigations se poursuivent pour comprendre comment l’individu a mis sous emprise Lilou, qui avait déjà précédemment fugué du domicile familial.