Face à la dermatose nodulaire et l'abattage massif des bêtes, "la colère est en train de monter, de se cristalliser", prévient Bertrand Venteau, président de la Coordination rurale, dans l'émission "Ma France", sur ICI (ex-France Bleu), jeudi 11 décembre. Contre l'abattage massif des bêtes, y compris les vaccinées, les mobilisations se poursuivent à Besançon, à Carcassonne, à Rodez ou encore en Ariège, où un nouveau foyer de la maladie a été détecté mardi, dans la commune des Bordes-sur-Arize.
Des centaines d'agriculteurs se sont rassemblés en soutien à l'éleveur qui doit faire abattre 207 vaches de son troupeau. Bertrand Venteau est aussi venu sur place pour dire que "la situation sanitaire a échappé à madame Genevard [la ministre de l'Agriculture], la situation sur la DNC (dermatose) est hors de contrôle". Il propose de faire de cette ferme de l'Ariège une "ferme test", sans abattre les vaches. Il demande à la ministre de "revoir sa copie et d'alléger le protocole sanitaire". "Il faut vraiment qu'elle arrête de s'entêter", ajoute-t-il, appelant les autres syndicats agricoles, "la FNSEA et les Jeunes agriculteurs" à les rejoindre pour "demander la vaccination massive et l'arrêt des abattages d'animaux qui sont sains".
Selon le représentant de la Coordination rurale, l'abattage massif ne va pas préserver le cheptel français. "On est vraiment basé sur du principe de précaution XXL qui fait des ravages chez les éleveurs, sur leurs vaches. On est en train de mettre en péril toute une filière et de dégoûter les éleveurs de continuer", déplore Bertrand Venteau.
"Il faut qu'Annie Genevard se réveille"
Il témoigne d'une "tension extrêmement forte" en Ariège. "Je pense qu'aujourd'hui, on a plus de 800 paysans. Les tronçonneuses tombent les arbres pour empêcher que les forces de l'ordre arrivent, ils coupent la route d'accès", décrit-il.
Mais le protocole allégé proposé par la Coordination rurale a été rejeté par l'État. "Il faut qu'Annie Genevard se réveille, elle va nous mettre à feu et à sang la ruralité, les paysans, amplifier la colère qui va se répandre partout en France, prévient le représentant syndical. Nous voulons simplement travailler et conserver nos animaux".