À quoi ressemble la vie en prison de P. Diddy à quelques semaines du procès ?

Il est certainement le détenu le plus médiatisé aux États-Unis. L’ancien magnat du hip-hop, Sean Combs, plus connu sous les noms de Puff Daddy ou Diddy, fait face à une réalité bien éloignée des paillettes de la célébrité : celle de la détention au Metropolitan Detention Center de Brooklyn, où il est incarcéré depuis sept mois en attendant son procès qui doit débuter le 5 mai. Il est accusé d’avoir mis son empire musical au service d’un système violent de trafic à des fins d’exploitation sexuelle. Il est également visé par les plaintes au civil de plus de 120 victimes présumées.

Ses avocats ont toujours plaidé pour que l’ancien rappeur et producteur américain soit libre jusqu’à son procès, mais leurs demandes ont été déboutées. P. Diddy vit désormais au rythme d’une prison fédérale de Brooklyn, dans l’unité 4 North, une zone moins restrictive du centre de détention, rapporte le New York Times . Ce secteur, souvent réservé à des détenus de « haut profil » - l’ex président du Honduras Juan Orlando Hernández y a également séjourné - abrite une vingtaine d’hommes.

L’unité 4 North du Metropolitan Detention Center, moins restrictive que les autres, est réservée à des détenus de «haut profil». TNS/ABACA

Entre les murs de la prison, le petit-déjeuner est servi à 7 h, les détenus peuvent circuler librement, regarder la télévision, utiliser un micro-ondes ou encore faire de l’exercice sur des tapis, selon un ancien détenu cité par le quotidien américain. P. Diddy peut visionner des films ou écouter de la musique via une tablette achetée au commissariat.

Des séances de travail juridiques

Ses journées sont rythmées par des séances de travail juridiques sur un ordinateur portable sans connexion Wi-Fi, mis à disposition pour examiner les preuves fournies par l’accusation. Des appels téléphoniques limités à 15 minutes lui sont également accordés. Un extrait de son appel avec Ye, anciennement connu sous le nom de Kanye West, a notamment fuité.

Lors de cet échange, P. Diddy l’encourage à composer de nouveaux morceaux et promet de le rappeler. Sa liste de contact a été approuvée. Pourtant, les procureurs ont affirmé qu’il avait tenté de contacter des témoins potentiels par le biais d’un appel téléphonique à trois. Selon le quotidien américain, ses avocats ont affirmé que les appels de leur client n’étaient pas illicites et s’opposent à la surveillance gouvernementale de ses communications.

Si l’ancien magnat de la musique n’a plus le contrôle de son image, ni de ses mouvements, il semble déterminer à garder celui de sa ligne de défense. Lundi 14 avril, il est de nouveau apparu devant le tribunal fédéral du district sud de New York, où il a plaidé non coupable à une nouvelle version de l’acte d’accusation, incluant une seconde charge majeure liée au trafic sexuel. Si les charges portées contre lui sont retenues, il encourt des peines extrêmement lourdes. Les accusations fédérales de trafic sexuel, de conspiration et d’exploitation à des fins commerciales peuvent entraîner, à elles seules, plusieurs décennies de réclusion.