Toyota maintient ses prévisions, malgré une chute de son bénéfice et des difficultés en Chine
Le numéro un mondial de l'automobile, Toyota, a maintenu inchangées ses prévisions financières pour l'exercice décalé 2024/25 en dépit d'une chute plus forte qu'attendu de son bénéfice net au deuxième trimestre, sur fond de dégringolade des ventes en Chine et au Japon. Entre juillet et septembre, le groupe a vu son résultat net s'effondrer de 55% sur un an à 573,8 milliards de yens (3,5 milliards d'euros), la baisse s'établissant à 26% pour l'ensemble du premier semestre, selon ses résultats publiés mercredi. C'est très en-deçà des anticipations du marché, qui tablait sur un bénéfice net trimestriel de 994 milliards de yens, selon le consensus d'analystes sondé par Bloomberg. L'entreprise assure avoir pâti de la forte appréciation du yen, qui écorne ses gains sur ses exportations. Le bénéfice d'exploitation a fondu de 20%, là aussi davantage que prévu.
Le chiffre d'affaires du constructeur au deuxième trimestre est quasi-inchangé sur un an, à 11.444 milliards de yens, mais ressort plus bas qu'attendu (11.480 milliards de yens). Le géant automobile nippon, comme ses concurrents à travers le monde, pâtit de l'essoufflement des ventes de voitures neuves. Toyota a ainsi vu ses ventes chuter de presque 17% en nombre d'unités au Japon sur les neuf mois de janvier à septembre, notamment en raison des rappels pendant plusieurs mois de son modèle Prius hybride. Par ailleurs, les autorités japonaises avaient enjoint en juin dernier à Toyota - ainsi qu'à ses rivaux Honda, Mazda, Suzuki et Yamaha - de cesser de livrer certains véhicules sur le marché national en raison d'irrégularités concernant les tests de certification.
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Priorité sur la sûreté et la qualité
Ce qui avait plombé la production, bien que les constructeurs visés aient assuré que la qualité des véhicules n'était pas remise en cause et que leurs propres tests étaient même plus stricts que les normes officielles. Toyota a pris le temps de reconsidérer son approche pour «mettre la priorité sur la sûreté et la qualité», a néanmoins concédé mercredi le directeur financier de l'entreprise Yoichi Miyazaki. Sur la même période janvier-septembre, les ventes de Toyota en Chine - un marché crucial pour lui - plongeaient de 18% face à la concurrence acérée de constructeurs chinois, dont BYD, champion de la voiture électrique.
En conséquence, le groupe a révisé en baisse ses prévisions de volume de vente pour l'exercice fiscal 2024/2025, misant désormais sur 10,85 millions de véhicules écoulés - contre 10,95 anticipés jusqu'à présent, et à comparer avec 11,09 millions en 2023/2024. En revanche, malgré l'assombrissement de son horizon, l'entreprise n'a pas modifié ses prévisions financières: pour l'ensemble de son exercice annuel, qui s'achèvera fin mars 2025, il prévoit toujours un bénéfice net en chute de 28% sur un an à 3570 milliards de yens, un bénéfice opérationnel en baisse de 19,7% et un chiffres d'affaires en hausse de 2%. Le groupe mise notamment sur une relance de sa production mondiale dans les prochains mois, avec le redémarrage récent d'une usine aux États-Unis après une longue fermeture partielle.