Tennis : solide à Miami et Indian Wells, proche du Top 15 mondial... Arthur Fils, un cap franchi et d'autres à venir ?
Il n'avait jamais encore disputé de quart de finale au-delà du niveau ATP 500. Arthur Fils en a enchaîné deux aux Etats-Unis en mars, à Indian Wells puis à Miami, tombant face au Tchèque Jakub Mensik (7-6, 6-1), jeudi 27 mars, après avoir éliminé au passage le n°2 mondial Alexander Zverev. "Il y a des victoires qui sont des victoires de référence. Il confirme avec solidité sur un enchaînement aussi particulier que celui entre Indian Wells et Miami. Ce sont des tournois qui comptent, peut-être plus que d'autres Masters 1000 du calendrier d'ailleurs", note Arnaud Clément, ex-n°8 mondial et consultant pour franceinfo: sport.
En Floride, quand Fils s'est battu pour une place dans le dernier carré, cinq joueurs du Top 10 ATP ont été éliminés avant le stade des huitièmes de finale (Daniil Medvedev, Carlos Alcaraz, Jack Draper, Andrey Rublev, Stefanos Tsitsipas). Il lui a manqué un peu de force pour résister au prometteur Jakub Mensik : "J'étais un peu rincé. Je n'ai pas réussi à pousser plus, a-t-il concédé. Ce n'est pas forcément physique, c'est plus l'énergie mentale, la concentration qui part. C'est la fatigue. Tu enchaînes les points, tu ne sais même plus ce que tu fais, tu ne suis plus la tactique, tu vois tout en retard. Ça enchaîne et tu perds complètement le fil du jeu", a déploré le Français de 20 ans, qui atteindra son meilleur classement en carrière à l'issue du tournoi.
Il doit encore s'affirmer en Grand Chelem
"On le voit quand même bien jouer, sans douleurs majeures, sans interruption. Il fait de beaux résultats pendant toute l'année de manière régulière", insiste Arnaud Clément, optimiste quant à l'avenir du jeune Français, dont il voit "encore un potentiel". "Il commence à être mûr, peut-être assez pour aller déjà chercher un dernier carré dans un tournoi du Grand Chelem", ose même notre consultant, qui loue ses capacités physiques. Jusque-là, Arthur Fils n'a pourtant connu, au mieux, qu'un huitième de finale à Wimbledon l'an dernier.
Devenu l'un des n°1 français les plus jeunes de l'histoire, il a récemment pris la décision de changer d'entraîneur, remplaçant Sébastien Grosjean par le Croate Ivan Cinkus en début d'année. "Ça ne passe par cent chemins pour dire quelque chose. S'il veut me dire que je suis nul et que je joue mal, il va me le dire et il aura raison. Il faut que ce soit direct sinon tu perds du temps", s'était-il justifié sur l'antenne de RMC, montrant sa volonté de sortir de sa zone de confort.
"Il est très puissant, il peut accélérer de presque n'importe quelle position sur le court."
Alexander Zverev après sa défaite contre Fils à Miamien conférence de presse
Du genre complet, Arthur Fils s'apprête à entrer dans sa saison sur terre battue avec Roland-Garros en ligne de mire. Sur l'ocre, il affiche un ratio de victoires quasi similaires aux autres surfaces (53% sur terre battue, 59% sur dur, 55% sur gazon). "Il est capable de bien jouer sur terre battue", assure Arnaud Clément, rappelant le titre décroché à Hambourg l'an dernier, avec une finale remportée déjà face à Zverev.
Le Francilien sera forcément surveillé à Roland-Garros, tournoi qu'il a remporté chez les juniors, en double avec un autre espoir tricolore, Giovanni Mpetshi-Perricard en 2021. Mais en deux participations, il n'a jamais franchi le premier tour, tombant face à Alejandro Davidovich Fokina en 2023 puis Matteo Arnaldi l'an dernier. "Cela fait deux années que je joue de bons matchs. Je n'en sors pas vainqueur, c'est malheureux, c'est comme ça. Mais ça va tourner, c'est sûr et certain", avait alors promis Arthur Fils.