Foot : la Fédération française veut doter les arbitres de caméras pour lutter contre les violences avec cet "instrument de dissuasion et de preuve"

Philippe Diallo, le président de la Fédération française de football (FFF), veut développer le port de caméras par les arbitres "comme un instrument de dissuasion et de preuve", pour lutter contre les violences dans le football amateur, a-t-il déclaré, jeudi 13 février, en marge d'un comité exécutif. "Nous avons déjà pris contact avec la Commission nationale informatique et liberté [Cnil] pour pouvoir doter nos arbitres de caméras", a expliqué Philippe Diallo. "Quelques expériences ont déjà été faites dans des districts et les résultats sont plutôt positifs." Le président de la FFF avait déjà abordé le sujet lorsqu'il était en campagne avant sa réélection.

"La saison prochaine, je voudrais étendre l'expérience à 20 ou 25 districts pour qu'on teste ces caméras sur tout le territoire, à la fois comme un instrument de dissuasion mais aussi comme un instrument de preuve : on a bien vu, lors des incidents entre Dammarie-les-Lys et Meaux le week-end dernier, que les images permettent une identification des fauteurs de troubles", a-t-il ajouté.

Un travail de prévention et d'éducation

Dimanche, un jeune homme a été grièvement blessé à l'arme blanche en Seine-et-Marne dans l'attaque de l'équipe des moins de 20 ans de Meaux à la mi-temps d'un match les opposant à Dammarie-les-Lys. La rencontre se déroulait dans le calme à Dammarie-les-Lys lorsqu'un groupe de jeunes de la ville est entré dans l'enceinte, armé, pour s'en prendre aux joueurs de Meaux.

"Il faut distinguer la violence du football et celle importée" dans le foot, a rappelé Philippe Diallo. "Mais je ne fais aucun déni et la Fédération se saisit à bras-le-corps de ce sujet : il y a un problème de comportement, d'agressions verbales ou physiques, d'incivilités dans le football amateur", a-t-il ajouté. "À notre travail de prévention et d'éducation, nous voulons ajouter des formations en termes de gestion de conflit pour nos arbitres et nos éducateurs confrontés à ces agressions autour des mains courantes," a encore souligné le président de la "3F".