Revalorisation des retraites : pourquoi l’annonce de Laurent Wauquiez irrite le camp gouvernemental
Devant les députés mardi 12 novembre, le Premier ministre Michel Barnier a confirmé que les retraites seront partiellement revalorisées en janvier à hauteur de la moitié de l'inflation au 1er janvier pour tous les retraités avec une deuxième revalorisation en juillet pour les retraites inférieures au Smic. Le président du groupe Droite républicaine à l'Assemblée nationale, Laurent Wauquiez, avait déjà annoncé la veille avoir trouvé un compromis avec le gouvernement pour que "toutes les retraites" soient revalorisées.
La victoire affichée par Laurent Wauquiez sur TF1 a passablement agacé les députés macronistes. "Ce n'était pas à Wauquiez de l'annoncer", enragent des élus qui ont trouvé son attitude scandaleuse. Ce qui les a aussi irrités, c'est que le patron du groupe Droite républicaine en profite pour égratigner ses alliés, en jugeant "inadmissible que les retraités payent les pots cassés de ceux qui ont dépensé sans compter". En clair : les macronistes au pouvoir depuis sept ans.
Une demi-victoire
Pour Laurent Wauquiez, il s'agit d'apparaître comme le défenseur des retraités, histoire de recueillir les gains politiques auprès de cet électorat. Il avait refusé le poste (compliqué) de ministre de l'Économie et prend donc moins la lumière qu'un Bruno Retailleau au ministère de l'Intérieur. Il cherche donc à exister autrement. Si les macronistes font grise mine, les Républicains eux se frottent les mains de cette victoire car, dans leurs circonscriptions, le gel des pensions passait très mal.
Mais paradoxalement, si les macronistes s'indignent sur la forme, ils veulent relativiser sur le fond. Pour Gabriel Attal et ses députés, Laurent Wauquiez a obtenu une demi-victoire : un gel moins élevé que prévu au départ. Maintenant le but de guerre des macronistes est d'obtenir une victoire sur les cotisations patronales. Si les discussions aboutissent à un compromis sur ce sujet très cher au groupe de Gabriel Attal, l'ancien Premier ministre pourra tout à fait l'annoncer comme bon lui semble. Même si Laurent Wauquiez restera celui qui a eu une bonne nouvelle à annoncer en premier.