« Je me prends des seaux de menaces » : Amir sort du silence après l’appel au boycott de ses concerts

Amir sort du silence, deux mois jour pour jour après l’appel au boycott de son concert à Spa. Le chanteur franco-israélien est revenu sur cet épisode qui lui a « rappelé des heures sombres » dans les colonnes du Parisien  mercredi 17 septembre, évoquant « un acte lâche, insensé, qui va à l’encontre du pluralisme, la définition même de l’art ». En juillet dernier, l’interprète d’On dirait a fait l’objet d’une campagne de dénigrement sur les réseaux sociaux menée par des mouvements propalestiniens et l’extrême gauche, mais également par une trentaine d’artistes « mal à l’aise » à l’idée de partager la scène des Francofolies avec l’artiste de 41 ans.

« J’étais en studio, j’ai sorti mon téléphone et j’ai vu les notifications se multiplier, raconte à nos confrères le chanteur. Ça m’a atteint mais j’ai fait le choix de ne pas réagir ou donner du crédit à ces personnes. » Le finaliste de l’édition 2014 de The Voice aurait alors directement pensé à ses enfants. « Je commence à m’inquiéter pour eux, leur sécurité puis la mienne quand je vois l’envergure que ça prend », poursuit-il. Avant d’ajouter : « Je me suis aussi demandé comment, en tant que père, filtrer toutes ces infos. Je me prends des seaux de menaces et d’insultes. Il a fallu que j’invente une histoire sur des gens qui n’aiment pas trop comment papa chante. »

L’heure avant le concert était très tendue

Amir
Passer la publicité

Amir explique toutefois n’avoir « à aucun moment » songé à annuler son concert à Spa, voyant l’appel au boycott « comme une intimidation ». Le chanteur s’était, en effet, produit sur la scène belge le 18 juillet malgré les menaces. Il avait déclaré devant le public que c’était « la première fois » qu’il montait sur scène « avec une appréhension ». Aujourd’hui, l’artiste précise au Parisien que « l’heure avant le concert était très tendue ». « Des dizaines de militaires et de policiers étaient là pour ma protection, mais l’adversité a toujours été un moteur, remarque-t-il. On se prend dans les bras, avec mes musiciens, avant de monter sur scène et la bascule opère quand on commence à jouer. En face de nous, il n’y a que des bonnes vibrations. »

« Ce qui se passe à Gaza est atroce »

Le chanteur, reproché d’avoir participé à « un événement de la colonie illégale de Hébron en 2014 » et à « une soirée de Tsahal organisée par Yoni Chetboun, figure d’un parti nationaliste d’extrême droite », précise que tout a été sorti de « son contexte » et que onze ans auparavant, « le conflit n’était pas le même qu’aujourd’hui ». « C’est bien avant le 7 Octobre, rappelle-t-il. Chanter en soutien à des jeunes gens est quelque chose qui se fait, ces gens nous protègent du terrorisme et des menaces extérieures. C’est comme aller chanter pour les pompiers ou les gendarmes en France. » Et de poursuivre : « Pointer ces deux événements, que je ne cache pas, c’est ne pas comprendre ce que c’est que de vivre en Israël. C’est m’imputer une dimension politique que je n’ai jamais validée. »

Le chanteur explique qu’il ne participerait plus à ce genre d’événements aujourd’hui, car « ça n’aiderait pas à la paix ». Sans insister sur le fait qu’Israël serait en train de commettre un génocide en Palestine, Amir dit regretter « ce qui se passe à Gaza ». « C’est très triste, dit-il. J’ai énormément de peine pour les innocents qui meurent, les gens qui n’ont pas de quoi manger, de voir des populations civiles en souffrance. »