Droits de douane : Stellantis annonce la fermeture temporaire de l'usine canadienne de Chrysler
Stellantis va fermer son usine Chrysler de Windsor (Canada) pendant deux semaines, notamment à cause de l'application de lourds droits de douanes de la part de son voisin américain. L’usine, une des trois de Stellantis au Canada, va fermer pendant les semaines du 7 et du 14 avril, a indiqué jeudi une porte-parole du groupe, confirmant une annonce du syndicat local Unifor. La fermeture de Windsor, qui emploie environ 4000 salariés, est «principalement liée» aux droits de douane annoncés par Donald Trump sur les voitures importées vers les États-Unis, selon le syndicat. «C’est une des actions qu’on doit prendre immédiatement pour adapter la production», a confirmé la porte-parole.
Cette usine bientôt centenaire de Chrysler fabrique des monospaces Chrysler Pacifica et de puissantes berlines électriques Dodge Charger, exportés en masse vers les États-Unis, juste de l’autre côté de la rivière Détroit. Donald Trump a lancé mercredi une colossale charge commerciale en annonçant des droits de douane très lourds en particulier contre l’Asie et l’Union européenne, au risque d’asphyxier l’économie mondiale, mais aussi américaine.
Construire plus de voitures au Canada
En visite fin mars à Windsor, le Premier ministre du Canada Mark Carney avait annoncé vouloir créer un réseau de construction automobile «entièrement canadien» pour faire face à la menace de Donald Trump de «mettre à l’arrêt définitivement» l’industrie automobile canadienne. «Il ne s’agit pas d’attendre que les Américains deviennent plus raisonnables. Il s’agit d’agir maintenant», avait-il déclaré lors d’une conférence de presse dans ce cœur battant de l’industrie automobile canadienne.
«Ce que nous devons faire, c’est construire plus de voitures ici-même, au Canada», a ajouté le dirigeant, soulignant que les pièces automobiles pouvaient traverser la frontière canado-américaine jusqu’à «six fois avant qu’un véhicule ne soit assemblé», ce qui rendait le secteur vulnérable lors d’une crise commerciale. Donald Trump accuse son voisin du Nord d’avoir «volé» le secteur automobile américain et a déclaré que les constructeurs automobiles qui voulaient éviter les taxes douanières devraient fabriquer leurs voitures aux États-Unis.