Fortes chaleurs en France : un mois de juin aux allures de plein été ?

Ambiance estivale avant l’heure. Ce mois de juin 2025 s’ouvre par une vague de chaleur généralisée, inédite par sa précocité et son intensité. Jamais une telle douceur n’avait été observée aussi tôt dans l’année et sur une aussi large portion de l’Hexagone. «Il y a un consensus des modèles en faveur de températures supérieures aux moyennes saisonnières», confirme Régis Crépet, météorologue à La Chaîne Météo*. Selon ses prévisions, juillet pourrait même devenir le mois le plus chaud de l’été en France. De son côté, Météo-France annonce dans son bulletin saisonnier publié fin mai que «le scénario plus chaud que la normale est le plus probable pour la France, pour les mois de juin, juillet et août».

Depuis le début de la semaine, une dynamique de surchauffe s’installe, et l’intensité est encore montée d’un cran ce vendredi. Les relevés de températures affichent des valeurs largement au-dessus des normales saisonnières, établies à partir des données des trente dernières années (1991–2020). De nombreuses stations ont enregistré cet après-midi des écarts thermiques spectaculaires, parfois supérieurs à +9 °C par rapport à ces moyennes mensuelles. Après le soleil et la chaleur, de nombreux orages sont néanmoins attendus dans la soirée.

Des records en Île-de-France et dans le nord du pays

Plus de 20 stations dépassent les normales de 9 °C, parmi lesquelles Paris, Boulogne-Billancourt, Courcouronnes ou Champigny-sur-Marne, selon lLa Chaîne Météo. Ces communes franciliennes culminent aujourd’hui à 27 ou 28 °C, contre habituellement 18 à 19 °C pour un mois de juin. Même constat dans le nord de l’Hexagone. Lille, Amiens, Reims, Roubaix ou Valenciennes affichent 24 à 27 °C, soit des écarts de +7 à +9 °C. Des valeurs qui évoquent davantage un mois de juillet bien entamé qu’un début juin.

Dans le centre et l’est, la chaleur s’installe aussi avec force. Des villes comme Clermont-Ferrand, Roanne, Montluçon ou Orléans enregistrent entre 26 et 27 °C, soit 8 à 9 °C de plus que leurs normales de saison, généralement situées autour de 17 à 18 °C. À Nancy par exemple, le contraste est particulièrement marquant : le thermomètre affiche 26 °C, contre seulement 13 °C à la même date l’an dernier – le double en l’espace d’un an.

Un printemps déjà exceptionnellement chaud

La partie ouest du pays est plus tempérée grâce à l’influence océanique. Les régions littorales sont moins affectées par cette vague de chaleur. À Brest, Douarnenez ou Quimper, les températures restent plus proches des moyennes, entre 16 et 19 °C, avec des écarts contenus de +1 à +3 °C. L’air marin joue ici un rôle d’amortisseur thermique.

Cette chaleur précoce s’inscrit dans la continuité d’un printemps 2025 déjà anormalement doux. Selon Météo France, il se classe troisième parmi les plus chauds jamais enregistrés, ex æquo avec 2022 et 2007, avec une anomalie de +1,1 °C par rapport à la normale. Seuls 2011 (+1,5 °C) et 2020 (+1,3 °C) ont fait mieux. Si l’on n’emploie pas encore le terme de canicule, la précocité, la généralisation et l’intensité de cet épisode thermique traduisent un réchauffement désormais bien ancré. À la lumière des dernières tendances, l’été 2025 pourrait bien s’inscrire dans la lignée des plus chauds jamais observés en France.

*La Chaîne Météo est la propriété du groupe Figaro.