Le nouveau ministre de l’Éducation nationale l’a confirmé lui-même : certains de ses enfants sont inscrits dans l’enseignement privé sous contrat. Invité sur BFM TV ce jeudi 30 octobre soir, Édouard Geffray a accepté de répondre à la question «très personnelle» du parcours scolaire de ses enfants. Ces derniers ont «fait leur scolarité aussi bien dans le public que dans le privé sous contrat », et aujourd’hui certains sont toujours dans le public quand d’autres sont passés dans le privé.
À l’inverse de sa prédécesseur Amélie Oudéa-Castéra, qui avait suscité la polémique quelques jours seulement après son arrivée rue de Grenelle en indiquant que son choix d’inscrire ses enfants au collège privé Stanislas à Paris avait été pris en raison «des paquets d’heures pas sérieusement remplacées» dans l’enseignement public, Édouard Geffray a choisi de jouer la carte de la transparence. Et d’expliquer que cette décision ne remet pas en cause son travail pour l’école de la République. «Si je n’avais pas confiance dans l’école publique, je ne lui aurais pas dédié un tiers de ma vie professionnelle, et je ne serais pas ministre aujourd’hui. Très clairement. Le reste, cela relève de configurations purement personnelles», a-t-il souligné.
Passer la publicitéUniversalité de l’enseignement
Avant d’être nommé au gouvernement, Édouard Geffray s’est vu confier la direction des ressources humaines de l’Éducation nationale, sous l’égide du ministre de l’époque, Jean-Michel Blanquer. En juillet 2019, il a ensuite été nommé directeur général de l’enseignement scolaire (Dgesco), jusqu’en août 2024. Cinq années au cours desquelles il a mis en œuvre, aux côtés de Jean-Michel Blanquer, les réformes du programme présidentiel d’Emmanuel Macron, du dédoublement des classes en primaire à la controversée réforme du baccalauréat.
S’il comprend les controverses entourant la scolarisation des enfants de ministres de l’Éducation nationale dans le privé, Édouard Geffray rappelle qu’en tant que ministre, il est à la fois responsable de l’enseignement public et de l’enseignement privé sous contrat. «Mon rôle, en tant que ministre, c’est de garantir deux choses : l’universalité de l’enseignement, et les programmes sont les mêmes pour tous, et garantir l’universalité de la protection des élèves», a-t-il expliqué.
850 contrôles d’établissements privés
Au sujet de l’enseignement privé, Édouard Geffray est par ailleurs revenu sur les contrôles effectués dans les établissements sous contrat avec l’État, majoritairement catholiques, après la vive polémique liée à l’affaire Bétharram. D’après le ministre, 850 contrôles ont d’ores et déjà été menés. «On sera comme prévu à 1 000 contrôles d’ici la fin de l’année, et 40% du privé sous contrat aura été contrôlé d’ici 2027» sur les 7500 établissements privés sous contrat existants, a assuré Édouard Geffray.
Après le scandale de l’institution Notre-Dame de Bétharram, qui a conduit au dépôt de 132 plaintes pour des violences qui auraient été commises dans cette école des Pyrénées-Atlantiques, l’ex-ministre de l’Éducation nationale Élisabeth Borne avait lancé en mars dernier le plan «Brisons le silence, agissons ensemble» pour lutter contre les violences en milieu scolaire.