Farrell, Hogg, Grandidier…. Les huit recrues à suivre cette année en Top 14
Owen Farrell, Angleterre, 32 ans, demi d’ouverture - Racing 92
C’est LA recrue de cette intersaison. À 32 ans, le demi d’ouverture, aux plus de 100 sélections avec le XV de la Rose, va découvrir le Top 14 au Racing 92, lui qui n’a connu que les Saracens depuis ses jeunes années. Espérons pour lui une meilleure adaptation que Siya Kolisi. Le double champion du monde avec les Springboks, arrivé en Île-de-France après le dernier Mondial, et qui souhaite déjà repartir en Afrique du Sud. Mais avec l’arrivée de Farrell, le club francilien s’offre une charnière à fière allure. L’Anglais devrait être aligné avec l’international tricolore Nolann Le Garrec qui disputera sa dernière saison sous le maillot ciel et blanc avant de rallier La Rochelle. Leur complémentarité sera à observer lors des premières sorties du Racing 92. Son nouveau coach - et ancien sélectionneur du XV de la Rose entre 2011 et 2015 - Stuart Lancaster l’a convaincu de signer en France «grâce à la belle relation que nous avons», expliquait le manager du club francilien. Finn Russell, qui a passé cinq saisons chez le champion de France 2016, attend un mariage réussi entre l’ancien des Saracens et le club francilien : «Tout le monde le voit comme un 10 qui joue au pied, mais il a aussi un très bon jeu d'attaque. Owen correspondra très bien à leur style de jeu qui est de grande qualité», avait-il expliqué à l’agence de Presse PA.
Manu Tuilagi, Angleterre, 33 ans, centre - Aviron Bayonnais
Un nouveau Tuilagi en Top 14. Après Henry (USAP), Freddie (Castres), Alesana (Toulon) et le dernier arrivé, Posolo (USAP), Manu Tuilagi, oncle du deuxième-ligne catalan du XV de France, s’est laissé attirer par le meilleur championnat du monde. L’ancien de Leicester et de Sale pose ses valises au Pays basque où il rejoint l’Aviron Bayonnais, 12ᵉ du dernier exercice. «Avant de signer ici, je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre, mais depuis que j’ai posé mes valises ici, je me régale, j’en profite», a-t-il confié au Midi Olympique. Alors que le championnat anglais connaît une crise sans précédent, l’international britannique, attiré aussi par le salaire, va apporter sa puissance en attaque, mais aussi en défense où il brille par ses plaquages bien sentis. Il ne sera pas le seul joueur à venir renforcer le club bayonnais. Joris Segonds (Stade Français) et Baptiste Germain (Stade Toulousain) arrivent notamment à Bayonne pour cette nouvelle saison.
Stuart Hogg, Écosse, 32 ans, arrière - Montpellier Hérault Rugby
Un retour que l’on n’attendait plus et qui va être scruté. Retraité depuis juillet 2023, l’arrière écossais Stuart Hogg a décidé de rechausser les crampons… en France. Il rejoint les rangs du MHR, en grandes difficultés la saison dernière, pour deux saisons plus une en option. Mais dans quel état reviendra-t-il ? Accusé de «comportement menaçant et abusif» envers son ex-compagne, il avait subi une vague de harcèlement massif sur les réseaux sociaux. Des messages de haine qui l’ont touché et poussé à entrer dans un centre de réadaptation proche de chez lui pour s’éloigner des réseaux. «J’étais perdu. J’avais besoin d’aide, de direction, de temps loin des projecteurs pour pouvoir respirer profondément et réfléchir. Les problèmes personnels et privés qui se manifestent aux yeux du public et les abus en ligne sont des choses qui m’ont considérablement touché. Je n’ai pas réussi à y faire face», avait-il confié au The Telegraph. Un an plus tard, le flamboyant arrière du XV de Charbon va devoir montrer qu’il est toujours l’arrière connu depuis le début de sa carrière. Et le défi est grand, au sein d’un club qui se reconstruit et qui va tenter de faire oublier les démons du passé.
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Antoine Frisch, France, 28 ans, centre - RC Toulon
Un Français qui sera particulièrement scruté. Après avoir choisi puis débuté avec le XV de France au mois de juillet pour la malheureuse tournée sud-américaine, le Franco-Irlandais a également fait le choix de découvrir le Top 14 cette saison sous les couleurs toulonnaises. L’ancien de la province du Munster, pendant les deux dernières saisons, arrive jusqu’en 2027. «C’est une opportunité que j’attends depuis longtemps de pouvoir revenir en France. J’en avais vraiment envie», a avoué le Bellifontain dans une interview donnée au club varois. Le joueur de 28 ans avait encore un an de contrat, mais le Munster a accepté de le libérer, voyant l’envie de son joueur de revenir au pays. Ancien joueur de Rouen, puis de Bristol (Angleterre), Frisch peut jouer centre, mais aussi ouvreur. Un poste où il évoluait au moment de faire ses classes du côté du Stade Français. Celui qui aurait pu jouer avec le XV du Trèfle est décrit comme un joueur intelligent, calme, capable d’organiser le jeu et doté d’une technique individuelle lui permettant de faire des différences balle en main. Mais aussi très solide en défense quand il s’agit de stopper les adversaires.
Joey Carbery, Irlande, 28 ans, demi d'ouverture - Union Bordeaux Bègles
Comme Stuart Hogg, Joey Carbery vient tenter l’expérience Top 14 après quelques derniers mois compliqués. Les Irlandais le voyaient comme le successeur de Jonathan Sexton, l’ouvreur légendaire du XV du Trèfle. Mais le natif d’Auckland en Nouvelle-Zélande n’a jamais su (pour l’instant) répondre à ces attentes. À tel point qu’il a manqué le Mondial et le dernier Tournoi des Six Nations, pas sélectionné par Andy Farrell. «Il fut un temps l’année dernière où je n’appréciais vraiment pas le rugby et donc je pense que ce départ est exactement ce dont j’ai besoin», livrait-il au média RTE, en mars dernier, après l’officialisation de son arrivée à l’UBB. Il rejoint Bordeaux pour suppléer Mathieu Jalibert, doté d’un corps fragile et sous contrat jusqu’en 2025, et pour permettre à Yannick Bru d’avoir une solution en plus à ce poste. Décrit comme un grand buteur «à l’irlandaise», il aura comme objectif de faire lever plus d’une fois le Stade Chaban-Delmas.
Madosh Tambwe, Congo, 27 ans, ailier - Montpellier Hérault Rugby
Un choix surprenant pour le désormais ancien ailier de l’UBB. Intéressant lors de ses apparitions sous le maillot bordelais, Madosh Tambwe a choisi un club avec lequel il pourrait s’exprimer encore plus. «C’est juste qu’il y a deux joueurs internationaux à mon poste et moi qui ne le suis pas encore. C’est quelque chose que je ne contrôle pas», expliquait-il au Midi Libre en évoquant la difficulté de faire se place à Bordeaux avec la présence de Bielle-Biarrey et Penaud. La saison dernière, il n’a disputé que 12 matchs en tant que titulaire avec l’UBB pour sept essais en championnat. Le natif de Kinshasa au Congo, qui a grandi et appris le rugby en Afrique du Sud, va faire du bien au MHR qui avait besoin d’un ailier ultra-rapide. Le club héraultais sera son deuxième en Top 14 après avoir commencé sa carrière dans son “deuxième pays” aux Lions de Johannesburg, puis l’avoir poursuivi aux Sharks et aux Bulls.
Louis Carbonel, France, 25 ans, demi d’ouverture - Stade Français Paris
Lui quitte le MHR et sa dernière saison «bourbier» pour tenter de performer dans la capitale française. Le natif de Toulon, passé par le club rouge et noir avant de poser ses valises dans l’Hérault en 2022, va prendre la place du malheureux Joris Segonds - qui a manqué la pénalité de la gagne en demi-finale contre l’UBB en juin dernier - parti du côté de l’Aviron Bayonnais. Double champion du monde U20 en 2018 et 2019, le fils d’Alain Carbonel, ancien centre du RCT, a choisi «un projet ambitieux» pour tenter de s’imposer dans une équipe capable d’évoluer dans les hautes sphères du championnat. Un véritable pari des dirigeants du Stade Français qui avaient expliqué privilégier les recrues françaises et non internationales «pour rééquilibrer les salaires du club», selon le président Thomas Lombard. Son jeu de variation pourrait faire du bien aux Soldats Roses, qui n’ont pas brillé offensivement la saison dernière.
Aaron Grandidier, France, 24 ans, ailier - Section Paloise
L’autre homme des Jeux olympiques en rugby à 7, c’est lui. Aaron Grandidier Nkanang. Le marqueur d’essai en finale, servi après une magnifique course d’Antoine Dupont, va signer son grand retour en Top 14. Après avoir disputé quelques rencontres avec Brive, il y a deux ans, dans l’élite française, il y sera de retour sous les couleurs de la Section Paloise. Dans un club qui fait confiance aux ailiers avec notamment l’éclosion récente de Théo Attisogbe, le choix semble être le bon pour le natif de Londres. D’autant plus que son nouveau manager Sébastien Piqueronies, attiré par l’offensive, confiait à L’Equipe être conquis par son profil. «C'est un garçon travailleur, déterminé, humble et ambitieux et un joueur que l'on suit depuis longtemps, car Pau a toujours été branché avec l'environnement du 7 français. Aaron a gagné confiance en lui, il est brillant en l'air et a de grandes qualités de vitesse comme on a pu le voir contre l'Argentine. Il a beaucoup appris avec l'équipe de France et c'est le bon moment pour lui de se réaliser à quinze».