Le Superéthanol-E85, une solution pour les ZFE

Ce n’est pas rien. Depuis le 1er janvier dernier, avec l’exclusion des véhicules dotés de la vignette Crit’Air 3 dans les ZFE (zones à faibles émissions) mises en place à Grenoble, Lyon, Montpellier et Paris, en cumul, ce sont près d’un 1 véhicule sur 4 (Crit’Air 3, 4 et 5) qui ne peut plus circuler dans ces grandes métropoles, soit environ 10 millions d’automobilistes selon l’association 40 Millions d’automobilistes. Une situation explosive qui touche en priorité les ménages les plus modestes. Faute de pouvoir acquérir un véhicule plus récent, ces consommateurs disposent pourtant d’une solution à moindre coût avec la conversion de leur véhicule à essence au Superéthanol-E85, un carburant composé à 85 % d’alcool (E85) d’origine agricole, produit à partir du sucre des betteraves, de l’amidon des céréales et de résidus. L’installation d’un boîtier dans le moteur suffit à assurer la conversion à l’E85. Ce carburant permet de réduire de 50 % les émissions de CO2 et de 90 % celles des particules fines. C’est ainsi que les agglomérations du Grand Reims et de Montpellier ont d’ores et déjà mis en place des dérogations permettant à ces véhicules de continuer à circuler dans leurs ZFE. Pour rappel, le coût d’un boîtier installé par un professionnel agréé varie entre 700 et 1 200 euros.

Le coût d’un boîtier installé varie de 700 à 1 200 euros. BioFlex

Non seulement le passage au Superéthanol-E85 permet de préserver sa mobilité mais ce carburant s’avère économique à l’usage. Avec la baisse du prix des carburants, l’85 enregistre une réduction de l’ordre de 20 % à la pompe. Depuis quelques mois, le prix de l’E85 est repassé sous la barre des 0,80 € le litre. Il s’apprécie en moyenne à 0,78 € le litre. Par rapport au SP95-E10 deux fois plus cher à la pompe et malgré une surconsommation de l’ordre de 25 %, l’économie peut atteindre 720 euros par an pour 13 000 km parcourus. L’économie atteint 1 120 euros pour 20 000 km parcourus.

Autre atout : depuis le 1er janvier 2025, les entreprises bénéficient d’un abattement de 40 % sur les émissions de CO2 à condition que ces dits véhicules bioéthanol rejettent moins de 250 g/km. Alors que la TVS (taxe sur les véhicules de société) pour un véhicule hybride (125 g/km de CO2) va plus que doubler entre 2024 et 2027, elle va être divisée par deux pour son équivalent fonctionnant à l’E85 (75 g/km de CO2).